25.8.06

Nausicaa, Mononoké, Chihiro et les autres

Le schéma est le même. Une nature très présente, inquiétante mais malgré tout menacée par la cupidité humaine. L'Homme est toujours présenté comme une menace pour la nature mais aussi pour lui même. C'est pour cela que la guerre est toujours douloureusement représentée dans les films de Miyazaki; menaçante à l'image de ces avions improbables qui hantent les cieux de ses films.
Rien ne manque dans Nausicaa de la Vallée du Vent. Nausicaa est une princesse qui n'a pas froid aux yeux (ni aux fesses : la jeune fille ne porte pas de petite culotte. Ah ces Nippons fripons !!). Courageuse et téméraire, elle cherche à comprendre la forêt fétide et mortelle qui menace son royaume. Elle étudie, teste et le cas échéant compose avec les nouvelles donnes mais jamais ne cherche à la détruire. Ce point de vue ne plait pas à tous. Et en moins de deux, le riant royaume se retrouve sous le joug d'une puissance militaire qui cherche à détruire la forêt pour mieux survivre; pour mieux faire régner la domination de l'Homme face à une nature indomptée.
Un schéma classique donc pour un film de Miyazaki. Celui-ci est pourtant le premier et se retrouve déjà les éléments moteurs de ses futurs chefs d'oeuvre (Princesse Mononoké et Chihiro). La jeune fille au courage et au don de soi ultime. Une nature luxuriante et inquiétante, peuplée d'êtres dont on ne sait s'ils sont bénéfiques ou maléfiques. Des objets volants : avions, avions de guerre, planeurs. La guerre et assez peu l'amour. Tout cela dans une ambiance pro écologiste qui vous donnerait l'envie de vous rouler dans la même herbe en céluloïde que les héros. Violents et cruels, loin des douces pralines de Disney, les fims de Miyazaki respirent pourtant le positivisme : on peut (malgré tout cela) s'en sortir avec un peu d'effort.
Le dessin et l'animation ont un peu vieilli (le film date de 1984), une ambiance délicieusement surannée et nostalgique qui m'a rappelé les Heidi, Candy et Rémy sans famille de mon enfance; toutes ces animations japonaises qui faisaient vivre le Club Dorothée ou Récré A2.
Miyazaki est un grand conteur, à l'univers si particulier. Pas moralisateur ni militantiste, il est juste là pour tirer les sonnettes d'alarmes, avant que ça ne soit trop tard. Et cela fait maintenant plus de 20 ans qu'il les tire ces sonnettes. Trop tard? Jamais trop tard? Utopie? Je ne sais pas. Reste que ses films sont des bijoux d'animation. Et puis grace à lui, moi je veux un petit Této, le petit renard-écureuil de Nausicaa.
Nausicaa de la Vallée du Vent - Hayao Miyazaki

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est un pantalon qu'elle porte.