11.8.06

Vol 93

J'y vais? Je n'y vais pas?
Je me suis posé la question une bonne vingtaine de fois avant de me décider à aller voir ce film. Jeudi après-midi, je me suis donc enfin décidé. Mais je sentais bien que la vision serait douloureuse. Arrivé dans la salle, une angoisse terrible me vrilla les intestints. Si je les avais écouté ceux là, je serais parti en courant avant que le film ne commence. Je ne devais pas être le seul dans ma situation : je n'ai jamais entendu une salle de cinéma aussi silencieuse (alors qu'il y avait tout de même une bonne trentaine de personnes présentes).
Pourquoi vouloir voir ce film? Autre question qui m'a taraudé dès l'entrée en salle. Parce qu'il s'agit d'un film souvenir? Un film sur une Mémoire colléctive à l'échelle planétaire? Curiosité? Voyeurisme malsain? Sans doute tout cela en même temps mais à des niveaux différents.
Le film retrace donc la funeste destinée de ce vol 93 et de ses passagers, le 11 septembre 2001. Une journée des plus normales à l'aéroport. La même agitation quotidienne. L'insouciance. L'attente. Puis l'embarquement. La constatation qu'un avion de ligne vient d'être détourné. On y prête attention mais on reste en attente. Un deuxième avion ne semble plus répondre à la Tour de contrôle. Regards interloqués. Puis la nouvelle. Un avion vient de s'écraser sur la tour nord du World Trade Center. Les témoins ne réalisent pas encore que le plus grand drame contemporain (de ces 10 dernières années) vient de se mettre en route. 3, 4 jusqu'à 10 avions ne répondent plus aux appels des tours de contrôle. C'est la panique. Et un deuxième avion de ligne se jette dans la seconde tour du World Trade Center. Le Vol 93, à ce moment là, n'a pas encore quité le sol de l'aéroport. Pourtant il décollera, avec à son bord, 4 terroristes, une soixantaine de passagers et une petite dizaine de membre d'équipage. On siat tous ce qu'il advint de cet avion. Le courage de ses passagers qui ont choisi de ne pas se laisser mourir, de prendre leur destin en main, en ayant en tête de réussir à s'en sortir.
Et je pense que c'est là que la vision est la plus horrible. La foi de ces quelques hommes et femmes que leur action les sauvera. Alors que nous, spectateurs, avec tout le recul du temps, savons très bien que tout cela est vain. Cet héroïsme du quotidien (surpassé par la dimension historique de l'événement) qui ne sert à rien sauf à avoir éviter encore plus de morts en scratchant l'avion sur Washingtown (ce qui est important bien sûr). Le sens du sacrifice. Cet aspect est sans doute le plus poignant dans ce film. Est ce la vérité? Est ce une extrapolation du réalisateur? On ne le saura jamais ou que partiellement, ce qu'a bien voulu nous transmettre les écoutes des communications téléphoniques à partir de l'avion martyr, ce jour là.
Mes craintes se sont avérées complètement vraies. je suis ressorti de la séance complètement boulversé, tremblant, livide je pense. Je ne sais pas encore comment catalogué ce film (au même titre que La Liste de Schindler de Spielberg?). Travail de mémoire colléctive? Volonté de faire un certain deuil? Montrer un "plus jamais ça"? Je ne sais pas... Pas encore...
Vol 93 - Paul Greengrass

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