25.9.06

Du mur à l'écran

Quelque part, là bas, à l'ouest, il y a une chambre. Un endroit qui est resté comme il l'avait quitté. Une caverne aux trésors d'un adolescent encore préservée. Les murs sont entièrement tapissés des posters de ses films préférés. Pas un centimetre non couvert par une de ses stars hollywoodiennes préférées.

Quand je suis entré dans la chambre pour la première fois (quelque part vers le mois de juin de notre première année), ces affiches de film au charme desuet, dessinées et aux couleurs vives, de la grande époque du cinéma américain m'ont tout de suite intimidé par leur supériorité froide. Je ne connaissais pas la moitié des films qui s'affichaient là. Ignorance detout une partie de l'histoire du cinéma que le Sage essaiera de me faire rattraper depuis lors, sans jamais pour autant voir un seul de ces films.
J'ai passé un temps fou à les regarder, une à une, attiré par leur beauté d'un autre temps. Fenêtre sur cour; La prisonnière du désert; New York New York; Roseline et les lions; Good morning Babylonia...
Depuis dimanche soir, The African Queen n'est plus qu'une affiche de cinéma. Depuis dimanche soir, il s'agit aussi d'un film. Un grand film d'aventure. Avec la magnifique Katharine Hepburn et son regard si bleu et lumineux. Ce film, tourné en décors rééls en Afrique du Sud, a la couleur pastel du technicolore; une douceur sur péllicule, aux paysages africains grandioses. L'action est palpitante; le scénario est truffé d'humour (pas toujours très correct comme cette vision très colonialiste des peuples d'Afrique Centrale). On rit. On pleures (enfin presque). On a peur (la scène des moustiques même si complètement désuete est tout à fait éfficace). On tremble pour les deux héros. On applaudit lorsque Rose s'affirme en femme "qui en a" face au machisme fainéant de Charly. On souffre avec eux dans les remous des rapides; sous les orages diluviens; à cause des sangsues assoiffées de vie; asphyxiés dans les labyrinthes de roseaux sauvages.
Un très grand moment de cinéma en tout cas. A quand la prisonnière du désert?
The African Queen - John Houston

2 commentaires:

E. a dit…

euh... New York, New York ?
tu es sûr ????

Eric a dit…

Ben ! C'est toi le gardien de la caverne aux trésors ! C'est toi qui sait plus que moi...