3.4.07

Y a pas l'feu au lac

Elle est cernée par des montagnes encore enneigées. Au loin, là bas, un sommet triangulaire, impressionnant, éclatant de la blancheur neigeuse; éclaboussé par la lumière solaire qui baigne la ville ce samedi là.
En son sein, un joyau. Un saphir bleu gris d'une beauté transparente; les eaux limpides du Lac Léman, jalonnées d'écrins de verdure qui invitent à la paresse et à la flânerie.
Traverser le lac sur une mouette jaune à 20 places et tutoyer de plus prêt le puissant panache blanc qui couronne la ville, tandis que les cygnes blancs majestueux vous toisent de toute la hauteur de leur long cou.
Marcher vite; comme en accéléré dans une ville qui marcharait au ralenti. Marcher vite, pour voir le plus possible de choses de la ville. Impression de décalage entre notre relatif empressement curieux et la nonchalence des Genevois qui flânent tranquillement et sagement dans les rues ou sur les quais, ou bien assis aux terrasses des cafés de la place du Bourg de Four.
Moment de grande tranquilité dans la cour de l'Hôtel de Ville et sa rampe aux galets impressionantes. Les dômes dorés de l'Eglise Russe. Se perdre dans les rues des Eaux Vives et regarder les possibilités presque infinies des volets multicolores sur les facades.
Marcher. Marcher vite, longtent et loin, à la recherche d'un automate à billets. Le comble dans une ville où toutes les banques affichent leurs enseignes. Repérer du coin de l'oeil, la fête foraine qui anime la plaine de Plainpalais.
Longer l'énorme et élégant Bâtiment des Forces motrices et assister à la revisite de deux oeuvres maîtresses d'un chorégraphe mythique qu'affectionne particulièrement le Sage E., par le ballet de Genève. Passer d'une île à l'autre par les nombreux ponts et passages aménagés, le soir, avec la lune pleine comme seul témoin.
Déambuler, la nuit tombée, dans les rues vidées de la vieille ville. Pas âmes qui vivent, à part les quelques touristes égarés, comme nous, en quête d'un plat capable de remplir notre estomac. Regretter de ne pas avoir mon appareil photo, mon compagnon indispensable, mon troisième oeil, pour immortaliser la beauté de la ville la nuit.
Siroter un petit café, en clignant des yeux, à la terrasse d'un café de la jolie place du Bourg de Four. Regarder les drapeaux à la croix rouge dodeliner paresseusement aux souffles légers d'un fils d'Eole.
Silloner au pas de charge le musée des Beaux Arts parce qu'on était le premier dimanche du mois et que le musée est gratuit. Regarder sans voir les oeuvres exposées et ne s'intéresser qu'à l'architecture du musée.
Se laisser surprendre par le pineau noire, au déjeuner. Rire bêtement pour un oui, pour un non et m'effondrer lamentablement sur mon siège de spectacle.
C'était bien tout de même. Rapide et intense, certes, presque comme dans un rêve. L'envie d'y retourner et prendre notre temps, histoire de se dire qu'on a le temps; qu'il n'y a pas le feu au lac...

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