24.9.07

A la dérive

Les vacances à peine terminées que me voila de nouveau fourré au ciné. Bah oui mais j'ai deux semaines de sorties à rattraper moi. Donc ce matin, avant de me dire une bonne fois pour toute, que les vacances sont bel et bien finies, je me suis fais une petite séance de cinéma, bien tranquille. Je me suis décidé pour aller voir Les Méduses, Caméra d'or au dernier festival de Cannes, avant qu'il ne disparaisse des écrans parisiens.
Ce film est d'une grande beauté poétique. Le destin d'une dizaine de femmes à Tel-Aviv ballottés dans une vie qu'elles ne maîtrisent plus.
Elles cherchent leur place, elles cherchent l'amour, l'oubli ou la mémoire. Elles se cherchent tout simplement : qui sont-elles, où sont-elle, que font-elles là? Ce film parle de la solitude et du désir de s'ouvrir aux autres sans savoir trop comment s'y prendre. Ce film parle du besoin de communication inassouvi, entravé par les piège de la communication : le mutisme, la langue, le caractère borné ou le manque de savoir faire.
Filmé avec beaucoup de douceur et de lenteur, les réalisateurs nous plongent dans une ambiance de torpeur, à l'image de cette chape qui englue leurs héroïnes. Tout cela est fait dans la finesse et la légèreté et avec quelques élans d'absurde (cette petite fille rousse aux grands yeux verts qui sort de la mer avec une petite bouée autour de la taille et qui disparaît de la même façon). Pas une minute d'ennui. Quelques sourires devant les petits automatismes d'autodéfense qui nous caractérisent tous face à l'inconnu ou face à autrui. Comme les méduses du titre, elles se laissent porter par des courants incontrôlés où leur passé, leurs histoires, leurs caractères sont autant des points forts que des entraves à leur personnalités, à leurs possibilités d'évoluer.
Un film poétique où la mer, personnage de premier plan dans cette ville, dans ces histoires, serait l'élément fédérateur. Un lieu de liberté sans tabou, sans contraintes, sans violence, hors du temps. Le seul endroit où chacun pourrait se retrouver tel qu'il est sans le prisme du regard des autres, de son histoire, de son passé. Un très beau film.
Très jolie reprise de La vie en Rose interprétée par Korin Allal.
Les Méduses - Etgar Keret et Shira Geffen

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