8.1.08

Dès qu'j'te vois, je sais qu'c'est toi

Il y a des moments, à l'improviste, comme ça, où le coup de blues cogne à la porte de ma caboche, sans s'être annoncé. Pas de raison particulière ou un ensemble de raisons additionnées.
Ce midi, par exemple, attablé seul devant mon steak haché décongelé et une ratatouille sans forme, il m'est tombé dessus sans prévenir. Je me suis senti d'un coup seul dans un grand appartement silencieux, à peine animé par le ronronnement de l'ordinateur et les bruits de la rue que je regardais vivre du coin d'une fenêtre.
Je me suis dit que ça serait ça ma vie si je vivais seul. Un ordinateur que je regarderais d'un oeil vide, en attendant l'arrivée éventuelle d'une news letter sans intérêt et impersonnelle. Des repas déprimants, mangés en sourdine, pour ne pas déranger le silence religieux d'un appartement qui ne serait même pas grand. Une vie par procuration en observant les allers et venues dans la rue de passants anonymes. Une vie qui se limiterait à huit heures passées au travail avant de retrouver la solitude d'un lit froid. Une vie sans musique, sans télévision parce que c'est déprimant d'écouter et de regarder seul...
Le téléphone a sonné. Une voix apaisante m'a demandé si il était bien à la maison du bonheur. Une voix qui fait du bien à entendre et qui fait sourire. Le coup de blues s'est carapaté aussitôt, en poussant un hurlement strident, un peu comme dans les films où les êtres maléfiques sont obligés de rebrousser chemin parce qu'ils sont contrecarrés dans leurs mauvais desseins. Un énorme panneau " je ne suis pas seul" m'a illuminé l'esprit. Non, je ne suis pas seul. Ils peuvent bien tenter de me déprimer tous autant qu'ils sont, ça ne marchera pas, parce que je suis fort de cette présence là. Et je remercie toutes les formes supérieures, quelles qu'elles soient, petits bonshommes verts, formes divines ou angéliques, de ma voir mis ce Sage là sur la route sinueuse de ma vie, un soir de 31.

1 commentaire:

E. a dit…

8 ans de virages passionément négociés à deux : tu conduis, je pilote. le voyage ne peut être que doux. On ne sait pas où on va, mais on y va sereinement.
J'espère que c'est encore très très loin grand schtroumpf....