27.2.08

Calme-toi

On ressort de la projection de " Promets-moi " sur les rotules. Totalement lessivé; complètement épuisé. Ce n'est pas que le dernier film d'Emir Kusturica soit ennuyeux, bien au contraire. Le problème est ailleurs. Le soucis est que son film est survitaminé. Tout le film semble être sous amphétamines ou autres substances pas très licites. Les personnages sont montés sur des ressorts. En perpétuels mouvements, ils sont pire que les lapins Duracel. L'action va à une vitesse phénoménale bien que le début du film (jusqu'au départ du héros pour la ville) s'étire inutilement. Le tout est noyé dans l'univers musical qu'affectionne le réalisateur et qui cette fois, encore plus que pour ces précédents films est omniprésente. Et tout cela réunis et étiré sur deux heures, ça fatigue.
C'est bien dommage d'ailleurs. Kusturica fait une sorte de compilation de ce qu'il sait mieux faire. Le burlesque des situations et des personnages est dans ce film, encore plus flagrant. On retrouve toujours les mêmes éléments. On pourrait presque croire qu'il a voulu s'auto-parodier ou bien a t-il seulement voulu pousser à l'extrême, les ingrédients de son univers si particulier. On peut du coup s'inquiéter : serait-il en mal d'inspiration pour s'auto-piller ainsi? Bigre ! C'est une assez mauvaises nouvelles si c'est le cas. Le manque d'originalité est cependant qu'un petit défaut tant le plaisir que l'on voit sur l'écran est communicatif et puis il reste toujours les petits détails, ces trouvailles loufoques qui émerveillent; des morceaux de dialogues incongrus qui font mouche. Il aurait peut-être fallu couper un peu, par ci, par là; peut-être calmer le jeu en mettant en sourdine la musique ou les pétarades. Mais aller, ne soyons pas mesquin. Malgré tout, le film se laisse voir sans ennui. Il faut juste se préparer à tout ce tapage clinquant.
Promets-moi - Emir Kusturica

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