11.3.08

Du bon et du moins bon

Une belle brochette d'actrices. Marie Gillain, Julie Depardieu (encore une fois la meilleure), Sophie Marceau et Déborah François. Elles sont belles, ont un caractère fort et elles sont plongées dans la seconde guerre mondiale. Ces quatre belles sont enrôlées par les services secrets anglais pour extraire un géologue anglais qui s'est fait prendre par les allemands sur une des plages du futur débarquement. De l'aventure donc, sans esbroufes et conventionnelle; à l'ancienne disent les critiques. Le film en soit se laisse voir sans ennui. On s'inquiète même pour le devenir de ces quatre drôles de dames embringuées par quelque chose qui les dépassent bien vite. Il y a bien sûr des invraisemblances (le langage très 9.3. de Vincent Rottiers); il y a aussi des clichers; il y a même surdramatisation de certaines scènes (la mort du personnage de Déborah François). Mais cela passe plutôt bien, d'autant plus que les héroïnes payent le prix fort pour leur travail à haut risque et on ne les épargne pas ces demoiselles. Ce qui passe moins, c'est la réalisation vaine de Salomé. Il est incapable de faire dans la simplicité cet homme là. il faut qu'il en rajoute dans les effets inutiles qui alourdissent dangereusement le récit. Il y a aussi que, malheureusement, on ne croit pas trop au personnage de Sophie Marceau. Malgré toute la bonne volonté qu'elle met dans son personnage, on a vraiment du mal à la voir en femme de tête armée jusqu'aux jarretelles. Autre petite déception de casting, Julien Boisselier qui, bien que l'on voit son fessier (dans une scène de torture), passe mal en résistant autoritaire. Il transpire trop la gentillesse et la douceur, cet homme là pour ce genre de rôle.
Les femmes de l'ombre - Jean Paul Salomé

Juliette Binoche, Charles Berling, Jérémie Renier, Edith Scob. La distribution est alléchante et conforme à nos espérances. Têtes d'affiches comme les seconds rôles sont parfaits. Dans la maison familiale, la famille est réunie pour fêter les 75 ans d'Hélène (magnifique Edith Scob). Cette dernière, cloîtrée dans sa maison musée, prépare son grand départ et demande à son neveu aîné d'organiser sa succession. Quelques mois plus tard, Hélène meurt. Les enfants devront décider sur l'avenir de ce patrimoine et l'avenir de la mémoire familiale pour laquelle Hélène s'est toujours battue pour qu'elle reste vivante. Le film d'Assayas parle de l'héritage, de la succession, de la mémoire. La mémoire des objets, traces tangibles, d'un passé glorieux mais pesant pour ceux qui restent. Doivent-ils garder intacte et dans son intégralité cette mémoire ou bien s'en débarrasser pour assurer leur besoin matériel de l'instant et enfin commencer à vivre pour eux même? Le sujet est douloureux mais Assayas ne plonge pas son film dans la lourdeur psychologique. Au contraire, la mise en scène est simple et agréable; un soin très particulier est apporté à la lumière (très belle scène où Hélène se fond dans le gris du décors de sa chambre, comme un écho à sa disparition proche). Pas de pathos inutile, les personnages pleurent certes la disparition de leur tante mais rient et boivent aussi sans honte, le jour de son enterrement. Un beau moment de cinéma intimiste avec une écriture qui sans être simpliste et cliché reste simple et belle.

L'heure d'été - Olivier Assayas



Le film est joli et poétique. Dans la région de Bûniyân, là où les Talibans ont détruits les grands Boudhas en 2001, des familles vivent pauvrement dans les grottes laissées béantes par ces destructions. Baktay, une petite fille de 6 ans, rêve d'aller à l'école pour qu'elle puisse lire, elle aussi, des histoires. Entêtée, elle s'acharne à vouloir acheter un cahier qui lui permettra d'intégrer une classe, malgré tous les pièges qui se dressent sur sa route. Sous des airs de contes enfantins, la réalisatrice iranienne dénonce les ravages de la guerre en Afganistan; principalement sur les enfants imprégnés par la violence et par les nouvelles idées rétrogrades prônées par les Talibans. Par leurs jeux guerriers, violents et sadiques, on nous montre que ces enfants ont perdu l'innocence de leur jeune âge. Les garçons sont des Talibans qui doivent détruire, au nom de Dieu, tout ce qui est impur : la femme doit être voilée (dans leurs jeux, avec un sac en papier sur la tête) et doit rester cachée. Un film coup de poing qui prend aux tripes avec des scènes dérangeantes par leur violence enfantine. La petite fille et son jeune voisin ne veulent pas accepter "ces jeux" là. Mais devant les persécutions qu'ils subissent, le garçonnet finira par supplier Baktay : "Fais la morte et tu seras libre". Une phrase qui en dit long sur la liberté dans ce pays.

Le Cahier - Hana Makhmalbaf

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