22.12.04

36 chandelles


36 Quai des Orfervres Posted by Hello

Parfois, après une journée de travail, j'aime bien me délasser dans la sombritude d'une salle de cinéma; faire le vide par des images; faire un break dans la réalité avec une heure trente de fiction.
Un seul critère de choix dans ses séances : l'heure de la séance.
C'est risqué... Je peux tomber sur une superbe bouse (Arthur; Les Revenants...), mais aussi de très bonne surprise dont la plus belle reste sans conteste "Quand la mer monte".
Hier soir, donc, après le travail, je me suis accordé ce petit plaisir : perdre deux heures dans une salle obscure.
J'ai jeté mon dévolu sur le film "36, quai des orfèvres" sans trop savoir de quoi il s'agissait. Un trio de bons acteurs (Depardieu, Auteuil, Dussolier), une histoire policière comme le laisse entendre le titre. Ca pouvait le faire.
En achetant ma place, je vois une petite affichette annonçant que le film était interdit au moins de 16 ans car "quelques scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes".
Oh Oh! Ca veut dire que c'est super violent... Je ne suis pas sûr d'avoir très envie de voir trop de violence. Je suis un sensible, moi, et je suis très vite mal à l'aise devant des scènes qui peuvent heurter ma sensibilité...
Mais, bon, en même temps, c'est la seule séance qui commence à cette heure et puis je me dis qu'il faut un peu se forcer...
Grand bien m'a pris de me forcer...
Un polar noir, très noir, nerveux, très, très violent. Un film sans fard.
Une rivalité intestine oppose deux flics, anciens amis qu'une sombre et obscure histoire de fille ont séparé. Chacun est chef d'une cellule grand banditisme. Un groupe de braqueurs de fourgons fait des ravages à Paris depuis trop longtemps. Un ultimatum est lancé aux deux cellules : arrêter au plus vite cette bande et le vainqueur remporte une nomination à un poste haut placé au 36, quai des Orfèvres.
Cet ultimatum va surchauffer les deux ennemis qui vont en arriver à des extrémités extrèmes pour gagner.
Personne n'est bon ou gentils dans cette histoire. Il ne s'agit que de vieux routards de la police, blasés par leur métier et la violence du système. Des hommes qui en viennent à des méthodes peu orthodoxes pour arriver à leur fin.
Les acteurs sont montrés sans fioriture. Pas de starisation. Tout le monde en prend pour son grade. Depardieu est montré comme une ordure innomable, alcoolique et instable; Auteuil comme un quasi hors-la-loi mais avec un certain sens de l'honneur; Dussolier comme un faux derche de première, placé toujours du côté du plus fort mais qui fait le bon ami de tout le monde, ou plutôt de personne en fait...
Une histoire écrite au couteau; une écriture chirurgicale, nette, précise, sans fioriture. Des personnage complexes, noirs au possible, humains jusque dans leurs défauts les plus bas.
Un film dur qui donne une autre image de la police. Ce n'est pas les flics montrés à la télé : on est à mille lieux de Julie Lescaux, Navarro et autres policiers bien trop policés, calibrés grand coeur d'artichauts et formatés pour le prime time... Un film qui rappelle les polars des années 70, ceux avec Gabin, Delon et certains Belmondo...
36 Quai des Orfèvres - Olivier Marchal

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