9.3.05

Le racisme est partout présent.

A la caisse de la maison de la presse de St Lary. Une file d'attente assez importante pour ce petit magasin exigu. On circule mal entre les différents rayonnages de journaux, de magazines, de cartes postales, de littérature montagnarde et pyrénéenne. Tout le monde s'y retrouve dans ce magasin : les touristes et les autochtones. En plus ce magasin a la bonne chance d'être le seul point de vente de tabac et le seul dépositaire PMU et Loto du village.
J'attends bien sagement mon tour dans cette file d'attente qui n'en finit pas, avec ma presse bobo (merci E. de toujours tout qualifier) : Libération, Télérama, le National Géographic spécial Inde, un quotidien local et l'Equipe (c'est pourtant pas bobo, l'Equipe? Mais c'est vrai que ce n'était pas pour moi). La caissière a l'air un peu dépassé par les événements et cette foulitude. Elle est seule et jongle entre les trois différentes caisses (tabac, presse et jeux de hasard).
Un jeune homme vient s'installer à côté de moi à la caisse jeux pour faire valider sa grille loto. Il a l'air visiblement excédé et énervé. Mais bon, comme une dizaine de personnes qui commencent à trouver le temps long. Mon tour arrive (enfin) mais je vois le jeune homme s'avançait et se plaçait devant moi, à la caisse.
Je le trouve culotter mais bon, magnanime, je consens à le laisser passer. La caissière ne sait pas quoi faire et nous regarde tour à tour. Le jeune homme me regarde et en souriant me demande avec un accent du cru très prononcé :
- C'est votrrrre tourrrrrr?
- Oui, normalement! Mais maintenant que vous êtes là, allez-y! Je ne suis plus à deux minutes...
- Non, non! Passez...
- Ok! Merci...
Et il s'écarte. Je pose ma presse et m'apprête à payer. Soudain, j'entends le gars bougonner :
- Vivement qu'ils se tirent tous ces cons de touristes. Y en a marre... On n'est plus chez nous, ici.
Je le regarde un peu interloqué par ce ton haineux et ce brusque revirement, mais, peureux, je ne dis rien. Ca ne vaut pas le coup... Mais quelqu'un derrière moi ne l'entend pas de cette oreille et lance assez fort :
- On vous supporte bien deux semaines par an, au Salon de l'Agriculture. Vous pouvez bien faire un effort, avec tout le fric que ces cons de touristes vous laissent...
La pauvre caissière regarde avec des yeux ronds et se sent visiblement très mal à l'aise. Moi aussi, d'ailleurs. J'empoche ma monnaie et sort avec ma presse.
La caissière :
- C'est à qui le tour?
Le client qui était derrière moi, Parisien selon toute vraissemblance :
- C'est à moi. Comment allez-vous?
Bonjour l'ambiance!

3 commentaires:

Rafaele a dit…

Très bonne réaction de ce parisien : les bouseux au bûcher ! ;o)

Anonyme a dit…

alala fo dire que tous les touristes vont au même endroit! ya telment de vide chez nous, finalement la creuse peut être exotique lolol

Eric a dit…

La Creuse???? C'est en France? ;-)