19.4.05

Les nids du Coucou



Ah non! Ca ne va vraiment pas être possible! Je ne vais certainement pas pouvoir tenir une journée complète avec l'orchestre philarmonique du 14ème étage.
Je n'en peux plus... Même pas deux heures de répit depuis 8h30, ce matin... J'enrage! O je désespoire !
Eh bien, puisqu'il le faut, je sors et toc. "Oh non pas toc! Ayez pitié de mes pauvres oreilles..."
Mais bon, il fait pas particulièrement bon. Il fait même pas très chaud. Je suis seul et j'ai pas trop envie de me balader tout seul. Et si j'allais au cinéma... Une très bonne idée que celle-ci. Je vous félicite mon cher Alexandre...
Un petit tour rapide dans mon portefeuille pour faire le point sur mes places cinoche. Ah une place encore sur ma carte MK2. Un autre point sur les films qui me font de l'oeil... Ah ce petit film coréen, il me semble bien... C'est parti, c'est décidé, j'irai voir "Locataires" au MK2 Beaubourg.
Je ne connais pas le sujet du film. J'ai vaguement vu de bonnes critiques dans différents journaux. Mais, surtout, ce qui m'attire dans ce film, c'est l'affiche du film. Elle est belle cette affiche. Elle m'interpelle : "eh oh, Alexandre, viens me voir d'un peu plus pret". Voila c'est fait.
Un jeune homme, chevauchant une grosse cylindrée, "visite" et s'installe dans des habitations vides, luxueuses ou modestes, pour un soir ou pour plus longtemps. Dans une magnifique propriété, il surprend la jeune maîtresse de maison. Elle est malheureuse et il semble que son mari golfeur se serve d'elle pour passer ses nerfs. Ces deux personnages vont se raccrocher l'un à l'autre, silencieusement. Sans un mot, ils vont apprendre à se connaître et à s'apprivoiser. Sans une parole, ils vont s'aimer.
Ils vont vivre comme des fantômes, parfaitement invisible. S'il n'y avait des arrivées impromptues, les propriétaires des maisons visitées ne verraient rien de leur passage... Peut-être seraient-ils surpris de constater que l'horloge de la cuisine refonctionne ou bien que le linge a été lavé. D'ailleurs, ce jeune garçon est-il si visible? N'est-ce pas un fantasme de la jeunne femme. Il passe inaperçu la plupart du temps, véritable fantôme hanté. On sent sa présence mais on le voit pas ou plus (dans le dernier tiers du film), provoquant inquiétude, malaise et parfois peur. Seule la jeune femme semble le voir.
Une film d'une grande beauté visuelle. Un film qui se passe de mots. Les sentiments des deux protagonistes se lisent sur leur visage, dans leur geste. Poétique et extatique, par moment. Dépouillé mais pourtant riche visuellement. La bande son est minimaliste : une seule chanson passée en boucle par le jeune homme : Gafsa de Natacha Atlas qui apporte une touche de sensualité orientalisante.
Petit film avec une belle affiche et un beau contenu. Surprenant et envoutant.
Locataires de Kim Ki-Duk

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