25.10.05

La justice a un prix

" Le monde m'a fait putain. Je ferais de ce monde un bordel ".
Une ville au bord de la banqueroute pleure sa fortune passée et prie le retour de l'enfant prodige devenue multi-milliardaire. C'est une jeune femme bafouée et déshonorée qui a quitté la ville 50 ans plus tôt et qui revient vieille et prothésée, auréolée de tous les bienfaits de sa richesse. Elle est devenue femme de bonté et de dignité.
Cette vieille excentrique qui a pris l'habitude d'acheter la moindre de ces envie accepte d'aider la ville ruinée et ses habitants au bord de la mendicité. Mais elle a une condition : unique mais sine qua none. Elle veut s'acheter la justice. Sa justice. 100 milliards contre la mort de celui qu'elle a aimé et qui l'a déshonorée. La population va devoir alors s'interroger sur le prix d'une vie pour le bien de la communauté.
Pas drôle tout ça ! Morbide même. Cruel surtout.
Le metteur en scène mise sur le grotesque et la commedia dell'arte pour illustrer ce drame. Le Travestissement, les masques des acteurs soulignent encore mieux la duplicité de ces habitants révoltés par les agissements de la vieille dame mais qui ont en même temps tellement besoin de cet argent pour survivre. Ce côté léger pour raconter ce récit lourd donne une athmosphère encore plus empoisonnée à la pièce. Sous des airs de danses et de chants, de joyeuse allègresse, la population doit décider de la mort de cet homme. Cynique à souhait.
Très beau visuellement dans le grotesque et le farcesque de la commedia dell'arte. Des trouvailles de mise en scène très bien foutues (le train du début; la fôret...). Des bons acteurs.
La visite de la Vieille Dame de Friedrich Dürrenmatt - Mis en scène par Omar Porras

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