Lili. J'adore ce prénom-surnom. Lili. Il est doux ce prénom. Il respire la joie de vivre, la gentillesse et l'innocence.
Cette Lili là, est une jeune fille comme les autres. Elle finit un BEP et habite avec son père et sa mère et Loïc, son frère jumeau, dans un pavillon de banlieue parisienne. Au retour d'un séjour à Barcelone, elle apprend que Loïc a fui la maison familiale suite à une dispute avec son père. Tout le monde semble bouleverser par ce départ, sauf Lili qui le connait bien, son frère. Il est une tête dure et est capable de faire ces coups d'éclats mais il reviendra; elle en est sure.
Cependant, elle est gagnée, au bout d'un moment, par cette absence trop longue et ce silence inquiétant. Elle préssent que quelque chose de plus grave est arrivé et elle va se décider à vouloir retrouver son frère et éclaircir, pour elle, pour qu'elle comprenne et qu'elle puisse passer à autre chose.
La bande annonce a bercé mon été cinématographique, accompagnée par la voix grave et les notes pianotées de U-Turn du groupe AaRon. Les yeux désespérés et douloureux de Mélanie Laurent. Les yeux doux et amoureux de Julien Boisselier. Les yeux coupables et tristes de Kad Merad. Les yeux silencieux et secrets d'Isabelle Renauld. Je crois que jamais une bande annonce n'a réussi à me faire autant frissonner d'émotion. Le film était donc très attendu. Les premiers echos ont été bons et même les Dames du Manoir ont plutôt bien aimé le film, en le trouvant, cependant, un peu fourre tout.
Tout est à fleur de peau dans ce film. A commencer par les sentiments bien sûr. La petite Lili, excellement interprétée par Mélanie Laurent, ressent viscéralement le manque de son jumeau. Le silence, les non-dits, les possibilités de choses graves, tout cela suinte dans les rapports entre les personnages. Kad, qui joue le père, est magnifique d'un bout à l'autre de ce film, à deux cent mille lieues de son duo habituel. Et puis, il y a Julien ! Julien Boisselier... Son sourire... Ses yeux... Julien Boisselier, quoi ! Rebelotte, sous le charme complet de cet acteur.
Le film, adapté d'un roman éponyme par Olivier Adam, l'auteur lui même, réserve son lot de surprises et rebondissements tout en gardant une trame dramatique aussi forte du début à la fin. Pas de complaisances faciles et larmoyantes (je n'ai pas pleuré une seule fois, c'est tout dire); c'est plus un drame reconté avec un certain détachement au contraire, en témoin plus qu'en acteur.
Un beau moment de cinéma encore une fois, grace à Philippe Lioret. Un des meilleurs film français que j'ai pu voir cette année.
Ah et puis tiens, je me réécoute une énième fois la chanson du film, histoire de ressentir une nouvelle fois mes poils, au dessus de mes avant-bras se dresser sous le coup de l'émotion...
Je vais bien, ne t'en fais pas - Philippe Lioret
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