26.3.07

Musique d'ascenseur

J'avais presque oublié la difficulté de se lever à 6h00 du matin pour aller travailler à 8h00, habitué que j'étais, aux grasses matinées des vacances ou des matins glandages du travail en soirée. La somnolence trainante jusqu'à la douche d'abord chaude puis progressivement plus froide pour réveiller lentement, un à un, les neurones engourdis. L'abrutissante sensation de devoir se forcer à la reflexion même pour les gestes les plus simples comme enfiler une paire de chaussettes. Se surprendre à regarder bêtement et fixement le café couler dans la tasse mais ne pas voir que liquide noir déborde depuis au moins une bonne minute, ne laissant qu'une eau maronnasse sans goût, même pas digne d'un petit déjeuné anglais. Le réveil à l'ouest. Le vrai.
De voir les minutes s'accélérer au fur et à mesure que 7h00 et l'heure du départ arrivent sans avoir fini le petit déjeuné. De voir les minutes devenir comme des secondes dès que les sept coups ont sans doute sonné à la petite chappelle Sainte Marguerite de Saint Lary. De se dire, bon faut y aller alors qu'on rêverait se replonger dans la douceur de la couette.
Prendre la mesure de son non réveil devant l'ascenseur à fixer desespérément le bouton lumineux qui annonce que j'ai appelé l'ascenseur qui prend beaucoup trop de temps à arriver. Se rendre compte qu'on a attendu là pendant longtemps, trop longtemps, sans jamais rien voir venir et surtout pas la cabine. Se rendre compte que je continue à fixer ce maudit bouton allumé comme si le simple fait de planter droit mon regard sur cette diode aurait un pouvoir surnaturel pour faire aller plus vite cet ascenseur qui décidemment tarde beaucoup trop à arriver. Prendre conscience progressivement que je suis bien seul sur mon pallier, à attendre que je sois en retard au travail si je continue à faire le molasson; pendant que la femme de ménage passe son aspirateur dans les étages inférieurs; pendant que le voisin choque sa cuillère dans sa tasse; pendant que les portes de l'ascenseur font des claquettes un peu plus bas...
Oh non ! Les ascenseurs sont en panne ! 7h20. J'ai encore 18 étages à descendre à pieds; 200 mètres de couloirs à traverser; deux changements à faire avant d'arriver et de me mettre les pieds sous le bureau...
Arghhhh ! Je veux mon oreiller; je veux ma couette; je veux rester au lit; je veux encore dormir. Je veux encore être en vacances.

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