4.4.07

Forme d'envie

Des silhouettes fugaces filent en coin de l'oeil. Tellement rapide que la rétine a à peine le temps de les accrocher. Tellement filantes qu'elles ont déjà disparues avant un clignement de paupière, retournées à l'anonymat de leur condition première.
Pourtant, bien qu'entr'apperçues, elles laissent une vague impression de déjà-vu; comme un flash de souvenir insaisissable. Une décharge éléctrique qui chatouillerait un neurone de ma pauvre passoire sans pour autant à éveiller la moindre étincelle de mémoire. Une micro pixel que je n'arrive pas à fixer mais qui rappelle quelqu'un, un endroit, une image.
Et la caboche qui se creuse la cervelle à chercher le fil tenu de je ne sais quoi mais qui obnubile l'esprit.
Et tenace comme une teigne, laborieux comme un microprocesseur, analysant consciencieusement chaque recoin de mon ciboulot, ma mémoire réussit à s'emparer de cette bride de rien et à me rappeler pourquoi cela me disait quelque chose. En plein milieu de la nuit, bien des heures après, un autre flash me tire du sommeil. La même scène que le soir mais qui défile au ralentie. Ce profil fuyant, je vois bien qui il me rappelle. Le détail inaperçu est devenu image nette qui est devenue souvenir concret qui est devenu envie flagrante.
Et ce matin, je me suis dit que j'avais drôlement envie de les revoir, eux tous pour un dîner, pour un poker, ou pour passer du temps. Parce que mine de rien, ils me manquent un peu ces loulous là.

Aucun commentaire: