22.10.07

An Ideal for living

En lisant toutes les critiques encensatrices (ça existe ce mot là?) sur ce film et en voyant le petit ramdam qu'il avait causé lors de son passage au dernier festival de Cannes, je me suis dit qu'il ne fallait pas rater ce film là. Et puis j'ai lu que c'etait une biopic d'un certain Ian Curtis, leader emblématique du groupe Joy Division. Et là, j'ai fait machine arrière toute. Les biographies au cinéma sont souvent d'ineptes navets à la gloire d'une personnalité qu'on affadit en ne montrant que ses bons côtés. Et puis c'est qui Ian Curtis? Et c'est quoi Joy Division? Jamais entendu parlé ! On m'a dit c'est parce que j'étais trop jeune à l'heure de gloire de ce groupe. Peut-être, sans doute. Ce film là se sera tout de même sans moi.
Et puis, au final, le bouche à oreille autour de ce film fut tellement efficace que je me suis laissé tenter par l'expérience. J'y allais vierge de toutes connaissances sur ce groupe là. J'en suis ressorti ébahi.
Ébahi par l'interprétation magistrale de Sam Riley; ébloui par celle de Samantha Norton. Tous deux m'ont émus comme rarement au cinéma.
Ébahi ensuite par le côté esthétique du film. Une photographie très belle; un noir et blanc soyeux; des cadrages léchés. Le réalisateur est à la base photographe et chaque plan du film le démontre. Mais faire un film très beau ne veut pas dire faire un film réussi dans la réalisation. Car en effet, c'est sur ce point que le film pêche le plus. La caméra beaucoup trop statique et figé donne parfois l'impression que les personnages disent leur texte sans oser bouger du décor, sans doute, de peur de réveiller le cameraman. Il m'a semblé, à certains moments, voir du théâtre.
Enfin, ébahi par bande originale du film. Outre les annoncés morceaux du groupe Joy Division (que je ne vais pas tarder à découvrir), on retrouve deux superbes chansons de David Bowie (je deviens de plus en plus fan de cet homme là moi) et puis quelques autres bons moments de rock. Sombre, glacial, mélancolique, désespérée parfois, la musique de Joy Division est tel un symptôme de la société britannique de la fin des années 70. Le groupe est le porte drapeau d'une génération perdue, marquée par la récession économique et la politique de Margaret Thatcher.
Comme beaucoup de biopic, le film n'échappe pas aux défauts du genre : l'idéalisation du héros, une fin larmoyante, le côté trop hagiographique. Cependant, il aura le mérite de faire découvrir à une nouvelle génération, un groupe dont la musique et les textes trouvent encore un écho vibrant dans notre société actuelle.
Control - Anton Corbjin

2 commentaires:

Théo a dit…

Des critiques dithyrambiques ?

Eric a dit…

Ah oui ! Ca colle mieux ce mot là ! Merci ;-)