11.11.07

D'une ligne à l'autre

Je ne m'attendais pas à ce genre de film en allant voir 99 F, le film tiré du roman éponyme de Frédéric Beigbeder. C'est d'ailleurs une des raisons qui m'a fait aller voir le film si tardivement. Je pensais voir une comédie azimutée sur les rouages d'une boite de publicités. Mais c'est loin d'être cela. C'est un film au contraire dépressif et salement pessimiste.
Octave est une pointure dans l'art de faire vendre. Son rôle est de transformer le plus anodin des produits en produit indispensable pour la ménagère de moins de 50 ans. Il est publiciste. Comme il est bon, il roule sur tous les excès : la drogue, l'alcool, les filles, l'argent facile et à foison. Constamment dans les vapeurs de cocaïne et de champagne, il se prend pour le roi du monde. Pourtant, Octave est à un tournant de sa vie. Il a des doutes sur sa place dans la société. De doutes en dépression, il n'y a qu'un pas, qu'Octave saute en plongeant les pieds devant. Il se rend compte que sa vie n'est que du vent, son métier qu'un ramassis de mensonge et qu'il est le roi des merdes. Il a laissé filer la fille qu'il aimait, ses compétences artistiques sont remis en cause par un client roi.
Un portrait au vitriole du monde de la pub et de ses coulisses pas toujours très glorieuses. Jan kounen n'y va pas de main morte dans l'adaptation du roman de Beigbeder (qui apparaît à deux ou trois reprises dans le film). Le film suinte le cynisme à chaque image dans les portraits de toutes la faune qui entoure le monde de la publicités. Du collaborateur puant du client au big boss de la boite en passant par tous les parasites au consommateur qui se laisse volontairement berner par la publicité. Chacun en prend plein la gueule.
Filmé sous substances hallucinogènes, il regorge de moments déjantés. Ce film n'est pas sans rappeler (toute proportions gardées et avec une finalité différente) le Las Vegas Parano de Terry Gilliam, dans les délires liés à la consommation de drogues dures. Mais c'est aussi et hélas une des limites un de ce film car on se perd très rapidement sur le sujet principal du film : film critique sur le monde de la publicité et de la sur-consommation ou film sur les ravages déléristiques et auto-destructeurs de la consommation à outrance de drogues?
Jean Dujardin incarne avec conviction un Octave dépressif, borderline. Il n'est pas du tout sympathique mais au final, il n'est pas, non plus, complètement antipathique. Un mélange de cynisme pédantisme outrancier; de je-m-en-foutisme et d'arrogance à vomir. Bon sang que je n'aimerais pas avoir sa vie.
Pour passer le temps...
99 Francs - Jan Kounen

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