23.11.07

J de G + 5

Lundi 19 novembre
Pour une fois, pas de soucis à me faire sur le comment je vais faire pour aller travailler. Un taxi passe me chercher, avec deux autres de mes collègues, à 10h40. Ça fait chic tout de même d'aller travailler en taxi. Une belle voiture gris métallisée, avec vitres fumées, portes automatiques, tablette arrière. Il ne manque plus que les deux motards à l'avant pour ouvrir la route et je me croirais presque ministre des transports. Mais, rouvrons les yeux, ce n'est qu'un taxi avec un chauffeur bavard et radoteur mais sympa. Il n'empêche que c'est bien agréable de se laisser porter comme ça.
A 11h15, je suis déjà au travail. Il me reste 45 minutes avant de commencer véritablement. Quand je vois les 50 appels en attente, je n'ai vraiment pas envie de me presser. Je vais dire bonjour aux copains et aux copines. On se raconte nos malheurs respectifs à causes des grèves. Ces salauds de grévistes qui ne font qu'embêter les vrais travailleurs. On se dit que la fatigue commence à être bien pesante. Un café, deux cafés, trois cafés. Merde, je vais être super stress au téléphone ce qui ne loupe pas d'ailleurs.
Cette semaine est la dernière semaine à Issy Les Moulineaux avant le déménagement (le grand chambardement comme on l'appelle ici). Les cartons sont arrivés. Les consignes pleuvent comme à la Toussaint. Tout doit être rangé, ficelé, étiqueté pour mercredi. Les meubles et ordinateurs seront démontés le jeudi et le vendredi, adieu Issy, bonjour Chatillon. Ça occasionne pas mal de stress finalement. Des questions pertinentes qui restent sans réponses; à croire que toute logique primaire a été perdue. Ça promet de grandes heures épiques vendredi.
En attendant, les grèves de transport continuent à faire parler. On nous annonce en début d'après midi, que finalement, il n'y aura pas de taxi retour. Tollé général. J'ai la vague impression de m'être fait avoir sur ce coup là. Du genre, je te fais un taxi pour que tu sois à l'heure et que tu bosses; tu te démerdes pour rentrer, on n'a plus besoin de toi. Ça grogne et ça grince des dents sur les plateaux. Finalement, à 17h00, on nous confirme des taxis pour le retour. Bon, ça va, mais que ça ne se reproduise pas...
20h00 est déjà là. Je suis éreinté. La journée a été dure. Le taxi m'appelle pour me confirmer sa présence. J'appelle mes collègues qui ont pris le taxi avec moi ce matin, pour leur dire de descendre avec moi. J'ai la mauvaise surprise de constater qu'ils ne sont pas au courant du taxi du soir. Je cours voir le mail de confirmation et effectivement, ils ne sont pas sur la liste des personnes bénéficiant du taxi. Trois autres personnes prennent le taxi avec moi, mais pas eux. Ça me fait gloups dans la gorge. Qu'est ce que s'est que cette histoire encore? Il y a deux poids deux mesures dans cette boite? Mes collègues reviennent vers moi avec le refus catégorique de leur cadre pour un taxi sous le bras. Ils vont devoir rentrer par leurs propres moyens. Et les moyens sont très limités à 20h00. J'en parle à mon cadre qui me dit que le principal est que j'en ai un pour rentrer. Ma vision de la solidarité en prend un bon coup dans l'aile...
Le chauffeur de taxi est du genre énervé. Il a passé sa journée dans les embouteillages et il n'en peut plus. Il râle tout le temps et après tout le monde. Le silence règne dans la voiture, ponctué de ci de là par les coups de klaxons rageurs du chauffeur. Ça roule mal. Ça n'avance pas. Je ne suis pas rentré à la maison à cette vitesse là. Il a beau prendre les voies de bus dès qu'il le peut, il reste malgré tout bloqué. Il est 21h00 et nous ne sommes qu'à Châtelet. Personne n'est encore rentré chez lui. Les essais de conversations tombent vite dans le vide. On préfère se taire. Le chauffeur bout. Sa conduite est de plus en plus nerveuse. Pourvu qu'on arrive entier...
A 21h55, enfin, le chauffeur m'arrête en bas de la maison. Deux heures pour rentrer. Je suis KO, vidée. Demain, je ne travaille pas et je vais pouvoir me reposer. Enfin ! Une seule journée. Ce n'est pas beaucoup mais il faudra bien que ça fasse l'affaire. En descendant du taxi, je croise tout ce que je peux croiser pour espérer que les grèves se soient arrêtées mercredi. Mais j'ai peu d'espoir, les négociations ne commençant que mercredi matin.
Mais pour le moment, ceci est une autre histoire...

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