20.11.07

J de G + 3

Samedi 17 novembre
Dès que le réveil sonne, je saute du lit. J'ai déjà une boule dans le ventre. Je suis obnubilé par l'idée d'arriver en retard au travail. Je déteste cette idée là surtout quand je ne maîtrise pas tous les éléments. Je consulte le site RATP qui annonce une rame sur cinq, sur l'ensemble du réseau, sauf la ligne 6, la ligne 8 et la ligne 12. Il ne me reste plus qu'à tenter le même itinéraire que le jeudi matin. On est samedi matin, il devrait y avoir beaucoup moins de monde sur les quais.
A 6h25, je suis dehors. Je viens à peine de passer les tourniquets de la station, qu'une voix morne annonce que "suite à un mouvement social, le trafic est totalement interrompu sur la ligne 7bis et la ligne 11. Veuillez nous excuser pour la gène occasionnée". A ce moment là, j'ai vraiment envie de lui occasionner plus que de la gène à la voix morne. Je me précipite dans la rue et je marche. J'avoue qu'à ce moment là, je ne savais pas trop pourquoi et où je marchais. La panique totale.
En respirant un bon coup, il a fallu réfléchir. Bon, je suis à Jourdain, je n'aurais pas d'autre solution avant Belleville où je pourrais récupérer la ligne 2. Je sais enfin pourquoi je marche. Mine de rien, ça rassure. Il fait encore bien froid ce matin. J'ai les doigts gelés. C'est la faute à Sage E. ça aussi; il a oublié mes gants de laine marron dans la voiture de sa collègue jeudi soir. Mais bien vite, le froid se fait oublier. Marcher vite donne chaud même par le froid le plus canard. Je ne vois rien défiler. J'ai mon objectif au coin de l'esprit et je ne vois rien d'autre; pas même les éboueurs. Je vois passer des taxis tous occupés, ma solution de replis, mon atout de dernière minutes me semble bien compromis aussi.
Belleville enfin. Je regarde le portable, j'ai descendu tout cela en 10 minutes. Je ne m'étonne plus que mon coeur cogne comme un malade. Je descends dans la station et je vois que l'accès à la ligne 2 est barrée. Pas de métro non plus ici. J'ai bien cru que j'allais chialer de dépit. A cet instant là, je maudis les grévistes jusqu'à la cinquième génération. Mais les maudire ainsi ne me fait pas avancer plus vite. Il faut que je trouve une autre solution rapidement. Je cherche un taxi, il n'y en a pas. Je continue donc à marcher vers République que j'atteins assez rapidement sans voir de taxi libre. A une entrée de métro, je vois un gars énervé qui me lance que je perds mon temps, il n'y a pas de métro qui fonctionnent à cette station. Je vais marcher jusqu'où comme ça? Je ne vais tout de même pas devoir marcher jusqu'à Issy-Les-Moulineaux tout de même.
Je tente à nouveau l'option taxi. Il n'y en a pas. Enfin si, j'en vois un, là bas, qui s'avance vers le feu rouge. J'accélère le pas pour essayer de l'avoir mais il y a quelqu'un qui a le bras plus rapide que moi. Et fiente de pigeon parisien ! J'en ai marre, marre et marre. Je décide de rester un peu à faire le planton à ce feu rouge. Je suis tout de même place de la République, à Paris. Il va bien y avoir un taxi qui va finir par passer. Le problème, c'est que je suis en sueur d'avoir marcher si vite et j'ai oublié qu'il faisait très froid. Je commence à grelotter très vite.
J'avoue que j'ai pensé à ce moment là, à faire demi tour et rentrer à la maison. Et puis je me suis dit que j'avais pas marché autant; je ne m'étais pas levé si tôt; je n'avais pas fait tout ça pour renoncer maintenant. Non ! Certainement pas. Je reprends donc mes pieds à mon cou pour aller vers Châtelet.
J'ai dû marcher jusqu'à Arts et Métiers avant de voir mon premier taxi disponible. Malgré mes signes, celui-ci ne s'est pas arrêté. Ce n'est qu'en m'engageant dans la rue de Beaubourg que la chance (?) me sourit. Un taxi s'arrête pour déposer son client. Je me précipite vers lui pour prendre la place. Ce dernier accepte la course. Il est alors 7h20. J'ai donc une chance de ne pas arriver en retard.
Et effectivement, vingt minutes après, je suis déposé à Issy-Les-Moulineaux. Je règle les onze euros de la course (qui ne me seront pas remboursé !). Je suis à l'heure, c'est le principal.
Le retour a été plus tranquille. je sais simplement qu'il faut que j'évite la ligne 11 qui où le trafic est quasiment nul. Le tramway, la ligne 1, la ligne 2 et enfin la ligne 7bis et me voila à la maison. Les rames sont vides, à part quelques touristes égarés. C'est agréable quand il n'y a personne. Il m'aura fallu tout de même 1h30 pour rentrer. J'arrive à la maison, je suis exténué. Le Sage me propose de regarder un dvd, histoire de me destresser un peu. Il n'empêche qu'à 21h30, je m'endors sur le canapé. Pour la première fois de ma vie parisienne, je suis couché à 22h00. Je rêve de métro. Je rêve que je me retrouve dans une station au milieu d'une ville où il y a la mer. Il n'y a rien à part des gens étranges. Je vois des arcades en briques à n'en plus finir; des ascenseurs qui ne mènent nul part et j'entends des voix qui annoncent que c'est la merde.
Mais cela, est-ce une autre histoire?

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