26.11.07

Vivants?

Tout est gris ou terne dans ce film. Le ciel, les décors, la lumière, la peau des personnages. Tout est d'un pessimisme dépressif sur la nature humaine.
Des personnages en quête d'amour et de reconnaissance. Des personnes en état de solitude avancée; tellement avancé qu'elles ne savent pas reconnaître ou apprécier l'amour qu'on leur porte. C'est le cas de cette grosse femme qui boit pour oublier qu'elle est seule et qui pleure parce que personne ne la comprend mais qui se refuse à voir cet homme qui lui crie son amour ou cet autre qui lui offre des fleurs.
Un film sur la condition humaine où chaque personnage représente une facette de celle ci. L'amour, la haine, la colère, la joie, le regret, l'espoir, le rire, les larmes. Pourtant, l'ensemble est teinté de noir et d'amertume. A croire que le réalisateur ne croit pas vraiment en la bonté de l'humanité. Le final inquiétant laisse imaginer qu'une épée de Damokles menace ce monde incompréhensible.
Traité sous forme de scenettes, le film est assez inégal. Le côté absurde de certaine scène souligne le pathétique des situations. On sourit certes mais on grince aussi des dents. Équilibre instable entre le rire et les larmes. Espace flou entre une comédie tragique ou une tragédie comique. Le film est déconcertant et déroutant, plongeant le spectateur dans un mal être qu'on aimerait cacher en riant un peu trop fort.

Nous, les vivants - Roy Andersson

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