25.11.07

J de G + 8

Jeudi 22 novembre
Officiellement, aujourd'hui la grève se poursuit. Mais qu'on regarde le site de la RATP, je me rends compte que la fin est proche. Le trafic devient quasi normal partout. Seules les irréductibles persistent. Le dernier baroude d'honneur sans doute. En tout cas, la reprise est suffisamment significative pour moi pour aller au cinéma ce matin. Le retour à la normale. Enfin !
Les stations de métro reprennent leurs allures habituelles. Les rames circulent normalement. Pas d'attente, pas de foule. L'angoisse des premiers jours n'est plus qu'un souvenir.
J'arrive au cinéma à l'heure, sans avoir besoin de partir une heure avant. Comme d'habitude, 30 minutes suffisent pour y arriver. J'ai même le temps de boire un café serré au bar de l'UGC. Il n'y a personne. Ça a du être le désert par ici, pendant une semaine. Sur le tabouret à côté de moi, un visage qui ne m'est pas inconnu sirote aussi un café. Je me demande deux minutes où j'ai bien pu le voir et puis comme ça ne me revient pas, je me laisse distraire par la bande annonce du prochain Astérix. Je ris tout seul. Le visage pas inconnu est parti. Je le retrouve dans la salle de cinéma quasi vide. Là j'ai tout loisir pour me creuser la tête. Il faut dire que les publicités sont d'une pauvreté, entre la pub Orangina que je n'aime pas du tout et celle de la nombriliste et exhibitionniste Arielle Dombasle et son dvd immortalisant son passage au Crazy Horse. Je mets enfin un nom sur le visage. Il s'agit d'Yvan Attal. Ça me fait bizarre de voir un acteur si tôt dans une salle de cinéma. Mais bon, moi j'y suis bien. Pourquoi pas lui...
Quel plaisir de pouvoir reprendre ses bonnes vieilles habitudes. Aller voir un film avant d'aller travailler est un luxe inestimable pour moi. Pouvoir se caler dans un fauteuil rouge, se laisser porter dans une salle sombre vers d'autres vies. Jouer le dilettante quelques instants avant d'être rappeler par les contraintes professionnelles. Pouvoir se dire, je travaille, d'accord, mais d'abord, le réconfort. Ce matin, je me délecte encore plus que d'habitude de ce plaisir là. Une semaine que je n'avais pas mis les pieds au cinéma, à cause de ces grèves... C'est peut-être con à dire, mais ça me manquait.
A 13h00, je suis déjà dehors. Il me reste 2h30 avant de commencer ma journée de travail. Je erre quelques instants dans le labyrinthe des Halles. Comme d'habitude, ça me fatigue rapidement cet endroit. Je ressors pour aller prendre le métro. Je préfère aller passer le temps sur une terrasse de café, à Issy Les Moulineaux. Après tout, ça sera la dernière fois que je pourrais le faire aujourd'hui.
En moins d'une heure, je suis arrivé au travail (toujours en passant par le tramway). Je pose mon sac et je ressors pour mon café d'adieu. J'en profite pour acheter le nouveau CinéLive et le hors série de Télérama consacré à Barbara. Une surprise pour le Sage. Ça me fait bizarre de me dire que c'est la dernière fois que j'achète mes magasines ici; que je bois mon café là; que je fais la queue dans cette boulangerie. La dernière fois que je traînerais sur la place de la mairie. Une page se tourne...
La journée a été une horreur. Entre le boulot monstrueux (mais qu'ont-ils donc à tous tomber en panne en ce moment !) et les allers et venues des déménageurs, les tas de cartons, les changements de postes, c'est la galère. Le site de la RATP annonce que le trafic est reparti sur la ligne 12. Je pourrais rentrer en métro ce soir. Mais quand on me propose de rentrer en taxi, je l'accepte avec soulagement. Je rentrerais bien plus vite ainsi.
La grève s'achève. Je ne sais même pas ce qu'ont donné les négociations de mercredi. Ça ne m'intéresse pas plus que cela finalement. Le principal est que le retour à la normal soit effectif pour de bon. Je plie les écouteurs de mon Ipod, mon meilleur ami pendant ces longues heures de transport. De nouveau, bientôt, je pourrais recommencer à lire tranquillement pendant qu'une rame de métro m'emmènera au travail ou à la maison.
La fin de l'histoire.

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