24.3.08

A bord du Darjeeling Limited

C'est un film qui tombe à pique. Il ne pouvait mieux tomber. Il marquera le début symbolique de la préparation du voyage en Inde que nous ferons l'année prochaine.
Trois frères qui se sont perdus de vue depuis la mort de leur père, se retrouvent pour un grand voyage en Inde, pour tenter de se retrouver, comme autrefois. Pourtant, ce voyage est un calvaire pour chacun, contraints et forcés mais en même temps inespérés pour des raisons diverses. Voyage de retrouvailles, voyage de réconciliation, voyage initiatique, voyage spirituel, mais aussi une belle fuite face au quotidien.
Le film de Wes Anderson est à la fois léger comme une bulle de savon, à l'humour subtil et fugace et où la maladresse loufoque de ces trois là incapables de s'avouer qu'ils s'aiment joue sur la corde sensible de nos propres expérience. Mais il est aussi parfois lourd, de mélancolie, de mots non prononcés, de tristesse inavouée. Il réussit un savant mélange où le dosage est quasiment parfait entre tous ces sentiments. On s'attache aux personnages sans se forcer.
Il faut dire que la triplette d'acteurs est sacrément bien sentie. Owen Wilson est un acteur qu'on aurait tort de mésestimer. Il sait être très fin dans son jeu et faire passer des émotions fortes sans surjouer. Adrien Brody est excellent. Et j'ai adoré le jeu de Jason Schwartzman (qui est aussi le héros du court métrage qui ouvre le film). Sans rien faire, le regard qui pourrait passer pour vide, il fait passer une palette d'émotions très subtile.
Certes, on pourra reprocher au réalisateur de ne donner qu'une vision proprette et lisse de l'Inde, une vision hollywoodienne. Mais l'Inde me semble plus un prétexte ou plus précisément, un révélateur. Car dans ces vastes terres inconnues, ces trois personnages sont obligés de se tenir dans un huis clos, une bulle à part, qui leur permettra de faire le point sur leurs relations.
Comme l'écrit Philippe Azoury dans Libération : "C’est d’une légèreté étourdissante, qui n’a d’égale que son élégance racée." Un film qui fait du bien.
Il ne faudra certes pas que je prenne comme argent comptant la vision belle et lisse de l'Inde. Il n'empêche que faire une traversée d'une partie du pays en train comme celui, beau et bleu du film, me fait rêver. Voir défiler les paysages ensoleillés...
A bord du Darjeeling Limited - Wes Anderson

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vrai, que comme ses héros, l'ami Anderson n'a l'air de rien connaître de l'Inde. Mais bon tout est génial que peu importe ;)