25.3.08

Cache cache

J'attendais tranquillement le métro sur le quai de République. La journée au travail avait été éprouvante. J'étais fatigué et je n'arrêtais pas de bailler. Pas moyen de me retenir.
J'ai vu une femme courir du fond du quai. Elle riait. Je me suis dit que c'était encore une de ces personnes pressées de prendre le métro. Même un jour férié, comme ce jour là, il y a des gens qui sont toujours pressés de prendre le métro. C'est fou ça tout de même. Et puis non. Au final, elle ne courait pas pour attraper un métro qui n'était d'ailleurs pas encore arriver. Elle s'est engouffrée dans un passage de sortie comme si elle se cachait. Et elle riait toujours, en jetant de temps en temps des coups d'oeil vers le fond de la station. Sans doute une douce dingue rigolote. Aussi vite, qu'elle avait attiré mon regard, je l'ai oublié, de nouveau absorbé par la fréquence de mes bâillements.
Venant aussi du fond de la station, une vieille dame semblait perdue et désorientée. Elle interrogeait des voyageurs, sans doute pour demander sa route, me suis-je dit. Pourtant, les dits voyageurs répondaient par la négative, d'un mouvement de tête qui n'avait pas d'équivoque. Que pouvait-elle bien demander ainsi? Elle est arrivée près de moi, toujours l'air perdue, voir même paniquée. En fait, elle cherchait sa fille. Elle l'avait perdu dans les couloirs de la station et elle ne savait pas où elle était. Que pouvais-je répondre à cette pauvre dame? Je lui ai demandé où elle était sensé aller avec sa fille pour pouvoir mieux l'orienter. Elle allait à Belleville. Elle était donc sur la bonne ligne. Je ne pouvais pas mieux l'aider. Elle est repartie en continuant à interroger les gens. J'étais un peu peiné pour cette petite dame.
Entre temps, la première femme qui riait est arrivée sans que je la vois. Elle s'est mise derrière la vieille femme et lui a tapé sur l'épaule. Elle a sursauté et envoyant la femme, elle s'est mise à pleurer. La femme riait en lui disant je t'ai bien eu hein ! Et la vieille dame pleurait en lui demandant pourquoi elle avait fait cela.
Ce jeu de cache-cache pervers n'avait en effet rien de drôle. La plus jeune des deux avait beau chercher le regard complice d'un voyageur pour la cautionner, beaucoup ont tourné les yeux. Je l'ai moi même fusillé du regard. J'étais écoeuré par sa conduite. Ce jeu passe bien lorsque les enfants le pratiquent parce qu'il est innocent. Ici, cela devenait volontairement méchant.
Décidément, on verra tout dans le métro parisien.

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