2.3.08

Paris du tout

Et zut ! J'attendais tellement de ce film... Je voulais tellement l'aimer... Et puis, au final, le sentiment désagréable de rester sur ma faim.
Certes, le casting est impressionnant. Binoche, Duris et Luchini sont tous les trois encore une fois parfaits. Quoique la moue de bouche hautaine et désabusée de Duris commence à lasser à la longue. Dupontel est, sous ce corps bourru et massif, un sensible adorable. La force tranquille mais peu assurée de François Cluzet fonctionne encore une fois bien. Mélanie Laurent est toujours aussi mignonne (je vous le répète, elle ira loin cette actrice). J'ai de nouveau adoré la prestation toute en nuance de Julie Ferrier. Donc, oui, dans sa globalité, le plaisir de voir tous ces acteurs est immense et le casting es finalement l'atout majeur du nouveau Klapisch.
On reconnaît bien son goût pour le film choral; ces personnages qui se dépatouillent dans leurs histoires personnelles tout en faisant partis d'une histoire globale. Dans Paris, la recette ne prend pas. Sans doute, trop de personnages, sans doute trop d'histoires. Les personnages principaux sont certes bien cernées et leurs histoires bien écrites mais j'ai eu beaucoup de mal à m'accrocher aux personnages secondaires. Toute la partie concernant le Cameroun m'a ennuyé parce que mal amené et superflu. Les personnages des jet setteuses sont d'une platitude effroyable. Et puis, il y a des personnages qui disparaissent sans qu'on s'explique bien pourquoi. C'est le cas de la boulangère mégère (excellente Karin Viard). Le personnage, certes très caricatural, est une sorte de personnages de liaison; sa boulangerie est le lieu de rencontre d'un bon nombre de personnages du film. Et puis, au trois quart du film, il disparaît, sans dire merci. Il y a trop d'histoire à suivre sans qu'aucune n'aboutisse de façon satisfaisante.
C'est là, je pense, que le bât blesse. C'est que cette fois, le scénario manque d'une sacrée dose de cohésion, ce liant émotionnel qu'il savait exploiter avec grâce dans ces précédents films. On ne fait pas un film choral en croisant juste les personnages à travers un regard par une vitre de taxi ou du haut d'un balcon. La façon de faire dans le film est complètement artificielle et du coup, je n'y ai pas cru. Le héros principal dit au début du film qu'il aime regarder ces gens dans la rue; ces gens dont il ne connaît rien mais à qui il invente des histoires. L'idée est très intéressante mais certainement pas exploitée dans le film. Malheureusement !
Je ne me suis pas ennuyé une seule minute, loin de là. C'est juste que l'émotion n'était pas là. Cette petite touche qui fait basculer dans l'euphorie n'y était pas. Pourtant, le montage de la bande annonce fleuve laissait espérer beaucoup plus... Juste cette sensation désagréable de frustration pour un spectacle dont j'attendais tant.
Paris - Cédric Klapisch

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