31.3.08

Soyez sympa, bâillonnez le !

Michel Gondry et son goût pour le fabriqué maison. Michel Gondry et son univers si particulier fait de rêverie et d'utopie. Michel Gondry et son goût pour le décalage. Michel Gondry et sa vision du monde.
On retrouve tout cela dans ce film. Un farfelu agaçant efface par inadvertance toutes les bandes vidéo d'un vidéo club. Pour ne pas se faire prendre et autant pour satisfaire la demande de la clientèle, l'employé et le farfelu vont réaliser avec les moyens du bord ces films effacés. De Gostbuster, à Rush Hour, en passant par le Roi Lion ou Robocop ou encore Rocky, ils vont filmer à leur sauce ces films. Ces remakes de la débrouille vont connaître un succès inespéré auprès des clients médusés mais qui en redemandent.
Be kind rewind (parce que quelle horreur ce titre français !) est un vibrant hommage au cinéma. Gondry, avec ses ingrédients habituels, parvient à nous donner envie d'aller au cinéma, voir même nous donner l'envie de faire du cinéma. Il montre la passion du cinéma qui s'empare de ces deux personnages avec gourmandise. Et on les suit dans ce plaisir là mais pas jusqu'au bout. Ce qui est une bonne surprise et une bonne idée au premier remake devient lassant à la longue. De plus, Gondry veut donner l'illusion de bidouillage artisanal, de carton pâte et de moyens réduits à zéro et quelques centimes mais tous les moyens qu'il montre pour montrer l'amateurisme démontre un certain déploiement de moyens qui ne correspond pas aux propos.
Et puis, parce qu'il y a un "et puis" de taille, il y a Jack Black. Insupportable, hystérique, énervant, fatiguant à force de surjouer, de gesticuler dans tous les sens, de hurler son texte comme un abruti. Il a réussi tout de même à me faire lâcher prise le film en cours de route, tellement il m'horripilait. Ce n'est pas un acteur cet homme là. Il n'arrive même pas à être crédible en commun des mortels. Il faut toujours qu'il en fasse des tonnes.
Reste que l'hommage d'un cinéphile à sa passion est réussi. Mais la poésie naïve et enfantine qui avait fait la marque de fabrique de Michel Gondry (souvenons-nous des magnifiques Eternal Sunshine of the Spotless et La Science des Rêves) a disparu ici. Une grande part de charme avec.
Be Kind Rewind - Michel Gondry

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