14.4.08

3h10 pour Yuma

Dan Evans vit misérablement dans sa ferme aux terres brûlées par la sécheresse où ses vaches crèvent, faute de pouvoir manger et boire à leur convenance. Il est au bord de la ruine; à bout de nerfs; à bout de souffle. Le hasard met sur sa route Ben Wade, bandit de grand chemin, à la gâchette rapide, et de sa bande de voyous assassins. Ce dernier se fait arrêter (un peu comme un bleu quand même, il faut bien le dire) dans les bras de sa maîtresse. Il faut alors le transférer le plus rapidement possible à Yuma où il devra être jugé et pendu. Le besoin d'argent pousse le fermier à accompagner le prisonnier jusqu'au train qui l'emmènera vers la mort, sous la menace palpable et angoissante des acolytes, décidés à sauver leur chef de la potence.
Je ne suis pas un habitué du western classique, tel qu'Holliwood les produisait à la chaîne dans les années quarante et cinquante. Je me souviens avoir vu Alamo avec le grand John Wayne quand j'étais loupiot. Et je crois bien que c'est le seul souvenir de western qu'il me reste. Je ne me rappelle pas en avoir vu d'autres. Depuis, il y a eu les western "nouvelles générations" : Wyatt Earp, Mort ou vif, L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, ou même Brokeback Mountain. Et puis, sans oublier, le crépusculaire western (hi hi hi) de Clint Eastwood, Impitoyable, que je n'ai jamais vu d'ailleurs. Dans le film de James Mangold, le western retrouve son classicismes d'antan. Normal, il s'agit d'un remake d'un film de 1957.
C'est un film d'hommes qui en ont et qui n'ont pas peur d'en découdre. Les visages sont carrés et burinés, les regards sont impitoyables. Les chevauchés sont fantastiques. La sauvagerie de ces gars là est glaçante. Mais à côté de ce film de genre, il y a aussi un rapport de force psychologique qui se met en place entre les deux héros. Un rapport fait à la fois d'attraction et de rejet. Un rapport de séduction dangereux pour les deux personnages s'instaure avec les tentations de se laisser succomber ou au contraire de se rebiffer de toute son âme contre ses mêmes tentations.
La réalisation est sobre et efficace, terriblement efficace dans la dernière partie du film. Les faces à faces entre Russel Crowe et Chritian Bale sont très forts et filmés sans ostentations. Il n'y en a pas besoin, du reste, le jeu des deux acteurs suffit à lui même. Russel Crowe confirme tout le bien que je pense de lui. Toujours aussi charismatique, avec cette force tranquille qui se dégage de lui. Christian Bale est lui aussi excellent, avec un jeu peut-être plus fin et plus ambigu mais tout aussi fort. A côté de ces deux grands acteurs, un jeune acteur qui promet, vu dans l'excellente série Six Feet Under, Ben Foster interprète un dur à cuire violent et sans pitié. Son interprétation est assez troublante. Son rapport avec Ben Wade est un mélange de fascination exacerbée, proche de la dévotion et du sentiment amoureux, et de brutalité brute et gratuite. Une sorte d'ange / démon exterminateur sans état d'âme.
Il va falloir que je me penche sérieusement sur le genre western. Avec l'envie de voir l'original de 1957 de Delmer Daves mais aussi tous les grands classiques du genre. En espérant que les Actions ou la Cinémathèque proposent une grande rétrospective bientôt.
3h10 pour Yuma - James Mangold

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et je réalise que j'ai tellement de films en retard... !