17.4.08

Goldfrapp terne

Je peux vous dire que je l'attendais avec impatience ce concert là. J'ai passé tellement de bons moments dans le métro, à la maison, et dans ma tête avec Seventh Tree, leur dernier album. Il passe en boucle sur mon I-pote, à peine inquiété récemment par le dernier Camille. Venus en a pâti; The Do est passé aux oubliettes et même Ben Ricour a eu chaud, s'il n'avait pas eu son concert la semaine dernière.
Hier soir, donc, était le grand soir. A peine le travail terminé, j'ai foncé vers Liège (la station de métro, pas la ville) et suis arrivé au Casino de Paris rapidement. Il était à peine 18h00. Il restait 1h30 avant l'ouverture des portes de la salle. Je me suis dit que j'avais bien le temps de me poser un peu dans un troquet, histoire de me remettre de ma journée difficile qui clôturait une semaine difficile, elle aussi. Le Sage était lui aussi en route. Je me suis dirigé tranquillement vers le théâtre, l'i-pote fixé dans les oreilles, avec Little Bird qui me faisait doucement planer. De ma myopie lointaine, je voyais bien quelques silhouettes faire le pied de grue devant les portes de la salle. Au fond de moi, je me suis dit qu'il fallait être bien courageux ou très fan pour perdre son temps ainsi. Moi jamais, me suis-je dit. Et puis, en me rapprochant, j'ai bien vu qu'il n'y avait pas que quelques silhouettes mais déjà une bonne centaine de silhouettes. Merde ! A 18h00, il y a déjà autant de monde à attendre. Le Sage ne sera pas là avant 30 minutes. Si je vais boire un café de combien de silhouettes la file se sera allongée? Je veux absolument une place assise pour le concert (bah quoi, je deviens vieux. La fosse et sa promiscuité me gâchent de plus en plus le plaisir d'un concert). PDMFCSR ! Je vais devoir poireauter.
Et poireauter pendant plus d'une heure, c'est long. Je peux vous l'assurer. Je le sais, je l'ai fait. Les minutes qui s'allongent à n'en plus finir; les brides de conversations qui se juxtaposent pour former un dialogue surréaliste; les portables qui sonnent, qui chantent qui bêlent ou qui aboient; les coups de klaxon des bus, des voitures, des motos gênés par la foule indisciplinée; cette sonnette exaspérante à chaque ouverture ou fermeture d'une porte du théâtre. Devoir supporter cela seul met les nerfs à rude épreuve; en plus que je n'ai pas eu mon café, sacrifié sur le siège d'une noble cause...
Le Sage est arrivé et ça a été tout de suite mieux. Il faut dire que les portes se sont (enfin) ouvertes rapidement après son arrivée. Nous avons trouvé nos places idéales pour voir au mieux toute la scène. Il n'y avait plus qu'à attendre le début du concert qu'ouvrait par Syd Matters, en première partie. Chouette, que je m'étais dit quand j'avais eu vent de l'information. J'aime bien le chanteur. Je me souviens même d'un très bon concert il y a quelques années qui m'avait beaucoup plu. Son dernier album est le seul hic. Je n'ai pas accroché. Je me suis dit que ça n'allait pas être la folle éclate non plus, mais bon, ça peut être sympa de les revoir sur scène. Malheureusement, ça c'est confirmé. Les quatre ou cinq chansons, qu'ils nous ont servies, nous ont plongé dans une somnolence de mauvais augure. Bon, je dois dire que le kir cassis que j'ai bu juste avant (gentiment offert par le Sage, pour me remonter le moral), ne m'a pas forcément aidé à me réveiller. Et ce n'est pas la demie heure d'entracte qui a arrangé les choses. Pourtant, au fur et à mesure que le concert s'annonçait, une certaine effervescence est montée du bas de la salle. Des applaudissements, des sifflets, des cris de trépignement et d'impatience. Une bonne ambiance commençait à se créer. Ca a suffi pour me tirer de la torpeur. De plus, les palabres de nos voisines de derrière étaient tellement drôles que je ne voulais pas rater ne serait-ce qu'un mot.
A 21h00, les lumières de la salle se sont éteintes sous des tonnerres d'applaudissements et de cris. Le concert allait commencer. Je me suis calé dans mon fauteuil, prêt à me prendre une bonne claque musicale. Alison Goldfrapp, habillée d'une sorte de robe pull qui l'a faisait ressembler à un papillon, est entrée sur scène accompagnée de ses musiciens. Elle a lâché un petit "hello Paris. Thank you" couvert par les applaudissements. Et elle s'est lancée dans le premier morceau.
Pendant, une heure, top chrono et pas une minute de plus, elle a aligné tout le dernier album avec quelques reprises des albums précédents, fait un rappel, dit au revoir, "thank you. Bye bye Paris". Tout cela sans temps morts, sans communiquer avec son public, sans aucun éclat. Elle a fait son show hyper millimétré sans mettre beaucoup de tripes. Bien sûr que j'étais heureux d'entendre bouger les chansons qui m'accompagnent depuis bientôt deux mois. Bien sûr que cette Alison a une voix peu commune. Bien sûr qu'elle a une présence lunaire telle, qu'elle pourrait très bien être la petite amie de Pierrot. Mais elle aurait pu mettre un peu plus d'âme et de chaleur. Elle aurait pu habiter ses chansons au lieu de simplement les interpréter comme sur l'album. Pourtant dès qu'elle y mettait un peu plus de coeur, le show prenait des dimensions hallucinantes. Ainsi les interprétations de Little Bird et de Caravan girl, ont été des moments purement magiques. Par contre, A&R a été d'une pâleur décevante.
Heureux donc mais déçu et frustré. Le concert n'a pas été celui que j'espérais. Tant pis. Dommage. Heureusement, il me reste les albums qui pour une fois me semblent bien mieux que le live. Pourvu qu'il n'en soit pas de même pour le prochain concert de Camille.
Goldfrapp - Casino de Paris - 16/04/2008

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'y étais aussi, ok millimétré le concert, mais cette voix, mon dieu cette voix, je ne connais pas beaucoup d'artistes qui ont une voix limpide comme ça sur scène...
Je me rappelle d'un concert à l'élysee montmartre après le premier album qui avait duré 40 minutes mais c'était quand même un pur bonheur, son premier album reste un chef d'oeuvre...En même temps vu la place pour les jambes sur les fauteuils du casino de paris, une heure ça permet tout juste d'eviter de justesse l'amputation de la jambe...

Eric a dit…

Je suis complètement d'accord pour la voix sublime. Rien à redire.
Je suis aussi d'accord pour le confort des jambes sur les fauteuils du Casino de Paris. On a eu de la chance, en se mettant en bout de rang, on bénéficiait d'un peu plus de place.
Par contre, c'était bien décevant tout de même ce concert ultra calibré. Trop court, trop machinal. Mais je m'étais imaginé tellement de choses ! J'attendais tellement de ce concert que forcément ça ne correspond pas à la réalité.