22.5.08

Deux jours à tuer

Antoine a quarante ans. Il a tout pour être heureux : deux enfants, une épouse aimante, des amis, de l'argent, une belle maison, une belle voiture et un travail intéressant. Du jour au lendemain, sans prévenir, il rejette odieusement ce qui avait fait sa vie et tous ceux qui l'entouraient. Coup de blues? Coup de folie? Coup de tête? La crise de la quarantaine?
C'est un film déstabilisant. On ne peut pas dire autre chose. Un cinéma de déconstruction totale et de destruction radicale. Avec des paroles ignobles, une attitude détestable, le héros, tel un Attila, s'efforce à tout détruire, à tout annihiler. Le ton du film est alors d'une grande rudesse, presque insupportable par moment comme dans la (longue) scène du repas d'anniversaire. Tout le monde en prend pour son grade sans trop savoir ce qui leur arrive : les enfants, les amis et la pauvre épouse qui ne le reconnaît plus. Le huis clos est alors oppressant. Une certaine critique sociale cinglante. Les mots choquent et claquent comme des uppercuts. Les affrontements sont d'une violence inouïe. Pourtant tout cela n'est que fausses pistes. Le dénouement final apporte les explications qui dépassent les suppositions qu'on ne peut s'empêcher d'échafauder. Même si cela reste prévisible et finalement assez peu original, les émotions qui se dégagent nous submergent. On est constamment bouleverser soit par la violence du début du film soit par la force de la fin. Dommage que la réalisation, un peu trop pépère, voir pataude, n'entre pas à l'unisson de la puissance émotionnelle dégagée par cette histoire.
Il faut dire qu'Albert Dupontel est d'une force incroyable. Son interprétation magistrale le confirme comme étant un des meilleurs acteurs de sa génération. Antipathique en diable pendant une grande partie du film, il réussit pourtant à emporter la compassion quand on comprend ce qui lui arrive.
Un film simple, qui sera sans doute oublié aussi vite qu'il a été regardé, mais qui reste efficace surtout grâce à l'interprétation de Dupontel.
Deux jours à tuer - Jean Becker

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Peu original ? Vite oublié ? Je ne pense pas... Par contre, j'avoue ne pas avoir été bluffé par le jeu de Dupontel. Deux jours à tuer reste tout de même très fort émotionnnellement