4.7.08

Bamboo Blues



Qui dit fin de saison culturelle dit aussi nouvelle pièce de Pina Bausch. Tous les ans, c'est LE spectacle qu'on attend avec impatience.
Cette année, c'est une pièce d'inspiration indienne que nous livre la chorégraphe allemande. Elle y a passé une année avec sa troupe, histoire de s'imprégner de cette culture colorée qui me fait tant rêver et nous donner sa vision de ce pays.
Des voilages immaculés pendent au fond de la scène, flottant au souffle d'une brise rafraîchissante. Chacun des 16 danseurs y va de son solo inégal. On retiendra surtout celui de la belle Silvia, au tout début de la pièce, et celui de la marquante Clémentine en longue robe rouge. Parmi les garçons, outre le physique très avenant de deux nouvelles recrues, on retiendra deux très beaux soli d'un danseur filiforme, Pablo Aran Gimeno.
C'est beau. C'est magique. Comme d'habitude, j'ai envie de dire. Tout ce qui se passe sur scène a un goût de déjà vu. Les petites scenettes de la vie quotidienne manquent d'originalité et de piquant. On voit évoluer tout cela avec un plaisir non retenu pourtant, l'engouement ne vient pas et ne viendra pas. C'est beau mais c'est lisse. Ça charme mais ça glisse. A force, les redites et les répétitions d'un spectacle sur l'autre donnent l'impression d'un essoufflement créatif. Peut-être aussi, une conséquence du rajeunissement de la troupe qui manque encore de la personnalité qui a fait la marque de la compagnie du Tanztheater de Wuppertal. On devine par ci par là des émergences prometteuses (Clémentine Deluy, Thusnelda Mercy, Pablo Aran Gimeno...)mais c'est encore trop tenu. La marque des anciens est bien trop tenace pour le moment. Ça n'est pas que ce soit pour nous déplaire, on retrouve avec plaisir ces gestes, ces coutumes, ses manies qui habitent chacun de ses spectacles. Mais, ça n'exalte plus; ne surprend plus; n'emporte plus. Et peut-être ce qu'il y a de pire, ça ennuie un peu. Pour la première fois depuis que je vois ses créations, j'ai baillé en fin de spectacle. Le Sage E. a même piqué du nez, lui, le fan absolu.
Allez, ne désespérons pas. Le plaisir à regarder un spectacle de Pina Bausch reste entier.
Bamboo Blues - Pina Bausch - Théâtre de la Ville

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