17.7.08

Séances de rattrapage

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas passé autant de temps au cinéma. En juin, seul un film a eu l'honneur de mes yeux. Ce n'est pas que les autres films sortis ne m'intéressaient pas, c'est que le temps m'a manqué cruellement pour voir tout ce que je voulais (le boulot, les heures supplémentaires, la semaine en Corse...). Beaucoup de ces films ont déjà disparu des salles parisiennes. Sans doute des films trop "Camille" pour attirer un public nombreux (clin d'oeil à mon webzine cinéma préféré). Reste quelques rescapés qui pour l'échantillon que j'ai pu voir ne méritent pas forcément de rester... Ça reste une question de jugement personnel, bien entendu... Mais je le pense !

Commençons donc par le monde de Narnia, deuxième épisode, le Prince Caspian (ou Casse Pied pour certain). Le premier opus ne m'avait pas particulièrement emballé. Trop moralisateur, trop bien pensant, trop dans une veine de religiosité qui m'avait quelque peu gêné à l'époque. Ici, plus rien de tout ça. C'est lisse, c'est net, c'est efficace. Après une trop longue partie d'exposition, vraiment ennuyante (un autre mot me vient à l'esprit mais je m'abstiendrai avec décence), le film prend du relief et un souffle épique réjouissant à partir du moment où les deux parties adverses sont mises en présence. Les scènes de batailles sont saisissantes de violence mais filmées avec beaucoup de soin qui leur donne une beauté assez hypnotique. J'aurais sans doute plus apprécié le film si j'avais eu 14 ans. Mais ne boudons pas, le film reste sympathique dans l'ensemble et le Prince Caspian n'est pas aussi casse pied que le laissait voir la bande annonce.
Le monde de Narnia - Chapitre 2, le Prince Caspian - Andrew Adamson


Encore une série télévisée adaptée au grand écran. Cela fait rarement de bons films. Au mieux, ça donne un bon épisode longue durée. Au pire, ça donne Chapeau Melon et bottes de cuirs. Avec Sex and the City, c'est plutôt un bon épisode mais qui s'étire et s'essouffle tout de même sur la longueur du format cinématographique. On y retrouve avec plaisir les personnages qu'on a suivi pendant quelques années. On retrouve les thèmes qui ont fait le succès de la série. On apprécie toujours autant le ton gentiment décalé et ironique. Les dialogues sont toujours aussi grinçants. Oui mais voila, au cinéma, ça n'apporte rien de plus. Et, au contraire même, enlève le côté rafraîchissant de la série télé. Le scénario aurait pu donner un bon épisode mais étiré sur plus de deux heures, c'est bien fade et édulcoré. La vie de célibataire est toujours aussi difficile pour ces demoiselles de New York et il est toujours aussi difficile de trouver chaussure à son pied. Et quand la chaussure est trouvée, c'est toujours aussi difficile d'apprécier ses bons côtés. au final, on reste partagé entre le plaisir de retrouver ces héroïnes sympathiques et la déception de voir qu'elles n'ont rien appris de six années de thérapie télévisuelle.

Sex and the City - Michael Patrick King

Enfin un Super héros qui n'est pas lisse et gentil. Hancock est tout sauf tout cela. Il est alcoolique, sale, à la limite de la clochardisation. Il est antipathique et vulgaire. Il est d'ailleurs le seul super héros que je connaisse qui est autant haï par ses concitoyens qu'il aide, quand il a le temps. Il faut dire qu'il ne travaille pas dans la finesse, faisant autant de dégâts (si ce n'est plus) qu'il ne sauve des vies. Le film de Peter Berg vaut surtout par son anti-conformisme inhabituel pour ce sujet si cher au public américain. Ici, pas de patriotisme, ni de drapeaux américains flottants sur un ciel couleur du soleil couchant. Le héros est traité comme un boulet pour la société et les efforts de positivation que cherche à lui donner son compagnon d'infortune sont bien difficiles à faire entrer dans la tête des gens. Will Smith, malgré son cabotinage flagrant, réussit à habiter ce anti héros de façon convaincante. Charlize Theron; peu habituée à ce genre de gros film, s'en sort toujours très bien (qu'elle est belle cette femme) et le petit Jason Bateman (Arrested Development, Juno...) est toujours aussi bon acteur. La mise en scène est efficace et sans fioritures (en demande t-on pour ce genre de film?) malgré une baisse de régime en fin de parcours assez dommageable parce qu'il affadit un peu le côté subversif (un peu) de ce film. On rit beaucoup face à ce manque de politiquement correcte assumé et ça rabiboche avec le super héros traditionnel (revirement déjà amorcé par Iron Man).

Hancock - Peter Berg


Que de dire sur ce film? A part que c'est un grave plantage dans tous les sens du terme ! Pas de scénario ! Pas de dialogues qui dépassent le niveau zéro du graveleux et de l'humour (?) à la con. Le jeu des acteurs (re ?) est un manque de respect à la profession. Ça, ils s'amusent les Eric et Ramzy, on ne peut certainement pas leur enlever cela : le film est un terrain de jeux fait sur mesure pour des sales gosses à qui on ne refusent rien. Mais alors les autres acteurs embringués dans cette histoire semblent sans cesse en train de se demander ce qu'ils font là. Qu'est venue faire Kristin Scott Thomas dans ce navet là? Ce qu'il y a d'énervant en regardant ce film, c'est de voir le fric monstrueux qui a été englouti par cette pochade alors que beaucoup d'autres films (qui seront peut-être estampillés ou labelisés "Camille") ne peuvent pas se monter par manque d'argent. Ce genre de film qui se monte uniquement sur le nom et le succès de comiques à la mode (re re ?) est là uniquement pour faire des entrées et du fric sans se soucier le moins du monde à un minimum de qualité et donc de se foutre de la gueule du spectateur. J'ai eu cette impression qu'on se foutait de ma gueule. Et je n'aime pas cela qu'on se foute de ma gueule.

Seuls Two - Eric Judor, Ramzy Bedia

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca fera plaisir à Camille d'être si vite exportée comme concept cinématographique :D

Nonoparis a dit…

Très bon choix pour Hancock, nous l'avons vu ce week-end j'ai adoré..