4.9.08

Comme les autres

Emmanuel, pédiatre, rêve d'avoir un enfant. Ce que lui refuse Philippe, avocat. Bah oui, ces deux là sont gays. Ça ne facilite pas la tâche. Il faut à Manu trouver des solutions parallèle pour assouvir son désir de paternité.
Parler d'homoparentalité, en soit c'est bien. On se dit (on espère) que les mentalités françaises sont peut-être enfin prêtes à entendre certains arguments. On se dit aussi que c'est bien que le débat social s'insinue au cinéma où le message passera un peu plus facilement ou un peu mieux (souvenons nous du poids de certaines productions télévisuelles sur l'acceptation des gays : Juste une question d'amour, par exemple sur France 2, il y a quelques années). Et puis au final, non. Rien de tout cela. Une comédie qui a le bon ton de parler d'un sujet à la mode. Le discours est caricatural et bien simpliste, tout comme les personnages. La comédie fonctionne plutôt bien. C'est bien écrit, drôle sans être vulgaire; humain sans dégouliner dans le pathos; cruel même à certain moment. C'est bien joué aussi. Lambert Wilson est encore une fois parfait, dans ce rôle de beau bobo gay, gentil comme tout. La jeune Pilar Lopez de Ayala est mignonne comme tout; son jeu est d'une fraîcheur et d'une sincérité désarmante. Il y a que pour Pascal Elbé, on n'y croit pas une seule minute. Il est toujours beaucoup trop en retrait, toujours dans le registre de la douleur introverti (c'est ce que semble dire son visage, à chaque fois qu'il est à l'écran). Il ne croit pas à son personnage et ça se ressent grandement à l'écran. Il y a aussi Anne Brochet, parfois drôle dans la bonne copine nunuche, parfois touchante de naïveté et d'amour refoulé, parfois un peu trop dans le registre du 'j'en fais un peu trop".
Bon, la réalisation est, comme dirait le Sage E. (qu'on a dû traîner de force dans la salle), très "dossiers de l'écran". Ce n'est pas du cinéma, quoi. C'est à la limite du téléfilm. Bon ok, c'est vrai. Mais plutôt un très bon téléfilm tout de même. Pas d'envolée lyrique de caméra; pas de travelling échevelé dans le parc de Belleville pour se terminer sur le visage baigné de larmes de l'héroïne... C'est sûr, n'est pas Spielberg qui veut. Ça ne reste que du cinéma français, sans envergure. (Bon j'ouvre une parenthèse : il faut que je vous dise toute de même, tout ce que je viens de dire là, a pour but unique de faire plaisir à mon Sage E. La réalisation du film n'est absolument pas gênante, plutôt fluide et agréable à suivre. Fin de la parenthèse).
Je ne suis pas bien certain (malheureusement) que le film fasse avancer les choses en France. On représente des gays rassurants, bien intégrés socialement, proche de la norme hétéro finalement (belle maison, belle voiture, des goûts et des envies simples...). Ils font moins peurs ceux là. On se dit qu'il y a du progrès, certes, mais il en reste aussi encore à faire. Et puis, le sort de cette pauvre argentine, mère porteuse qui mise tout sur le mauvais cheval, c'est mettre bien bas la condition féminine (fais moi un gosse et tire toi avec tes papiers tout neufs). Le personnage d'Anne Brochet dit à un moment qu'il s'agit là d'esclavagisme moderne. Oui, c'est un peu ça ! Et alors? Du moment que c'est pour la bonne cause d'un gay en futur papa gâteau, ce n'est pas bien grave... N'est-ce pas?! Vraiment...?
Comme les autres - Vincent Garenq

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec toi concernant la prestation de Pascal Elbé : absolument pas du tout du tout du tout crédible en faux hétéro à la mine toujours patibulaire : on dirait un pédé refoulé qui s'assume pas ("la honteuse") ! ;)