14.4.06

Pas de double ration

François Pignon aura tout été, tout au long de la filmographie de Francis Veber. Tour à tour, gaffeur, tête à claques, bonne tête de vainqueur, looser. Cette fois-ci, dans la nouvelle comédie, François Pignon est ... Normal. Qulequ'un de normal avec des problèmes normaux sur l'amour, le travail. Presque identifiable au quotidien de chacun.

Sauf que François Pignon s'est trouvé encore une fois (ça ne serait pas François Pignon, sinon) au mauvais endroit, au mauvais moment. Soubressaut dans sa vie morne que va le plonger dans une histoire abracadabrante. Pour sauver le mariage d'un milliardaire adultaire, il accepte de jouer la comédie et de se faire passer pour le fiancé d'un top modèle (vraiment top le modèle) pour la modique somme de 32550 euros (eh oui, le François Pignon n'est pas un gourmand et un profiteur) et ainsi écarter les soupçons de la femme trompée qui a vu à la une d'un magasine people son cher mari au bras de la donzelle aux longues jambes.

Tout le monde y croit mais personne n'est dupe. Trop de grosses ficelles. Trop de ressorts comiques usés jusqu'à la corde. La femme cocufiée (la toujours très jolie Kristin Scott Thomas), aussi froide soit elle, n'y croit pas une seule seconde et va jouer à voir tous ces bons bougres dans leurs brassages de vent. Tout ça pour ça, pourrait-on dire. Oui. Sauf que ce seul granguignolesque est matière à comédie. Car on rit à voir ces faux amoureux dans leur découverte imposée. On rit de voir cet avocat cynique conseiller les plus horribles solutions imaginables pour sortir son client volage de la mouise où il s'est mis. On rit de voir le mari cocufieur se penser cocufié à son tour par ce Pignon de malheur.

Les acteurs sont plutôt bons et sauvent malgré tout le film car au niveau scénario, ça pédale fort dans la semoule. Heureusement, les dialogues reservent quelques perles de réparties :

La top modèle (couchée dans le petit lit de Pignon) : " Les mecs sont tous des connards avec moi. Ils ne pensent qu'à coucher avec moi. Toi, c'est pas pareil. Tu es gentil avec moi.

Pignon (dans le même petit lit et avec la top modèle) : Tu voudrais pas bouger un peu là, parce que je sens que je me transforme en connard... Tu vois"

Certe, ce n'est pas une comédie du niveau du "Diner de Cons" ou du "Placard", mais une comédie réservant de très bons éclats de rire. Il manque cependant le côté loufoque d'un Pierre Richard ou la connerie poétique d'un Jacques Villeret à cette nouvelle mouture du François Pignon. Le pauvre Elmaleh est bien fadoche dans cet emploi. La critique sociale est bien trop caricaturale pour être risible mais encore une fois, les rapports humains sont très bien sentis dans tous leurs travers.

La doublure - Francis Veber

Aucun commentaire: