24.5.07

Rome au deux visages

Une vision beaucoup moins glamour et propre de la Rome Antique que celle proposée par Cléopâtre. Dans la série, produite par la chaîne américaine HBO, tout n'est que violence, noirceur et sulfureux. Lutte de pouvoir, corruptions et manipulations, alliances et désalliances, tous les personnages sont voilés par cette noirceur crasse. De complots en assassinats, d'intérêts personnels en guerres civiles, la vision de la grandeur d'une Rome idéalisée en prend un bon coup dans l'imaginaire.Le grand coup de force de cette série est de mêlé intimement la petite histoire à la grande Histoire, la chronologie historique servant de trame et de feed back. Les personnages de fiction côtoyant les personnages historiques avec réalisme. D'après le spécialiste qui a suivi ces douze épisodes de la saison 1 avec nous, les faits sont plutôt bien respectés et la reconstitution de la ville proposée ici est assez cohérente avec la réalité.
Les décors sont ahurissants. Beaucoup de moyens dans les reconstitutions de la Rome de la fin du 1er siècle avant J.C. Les studios de Cinecitta ont permis ces reconstitutions des rues de Rome avec beaucoup de réalisme. C'est une vision "populaire" de Rome loin de la propreté habituelle que nous avons. Rien n'est épargné : les chiens errants, les graffitis sur les murs, les rues bondées de peuples où l'insécurité règne. On aurait presque la sensation de sentir les odeurs des échoppes de ces rues là. A côté de cela, les intérieurs des villas des patriciens déborde de luxe : sculptures, peintures murales, mobiliers...
Rome ne lésine pas sur la violence, le sexe et la luxure, montrant une société en crise. Pourtant, cette société est empreinte de religiosité. La religion et ses actes de déférence commandent chaque acte de la vie quotidienne.
HBO signe encore une fois une série de qualité, interprétée par des acteurs convaincants (moi, j'ai un petit faible pour Ray Stevenson qui interprète Titus Pullo). Les personnages féminins sont des petits bijoux de perversité et de manipulation à grands coups d'oeillades, de charmes physiques ou ensorcelés et la lutte féroce et intestine entre Atia (Polly Walker) et Servillia (Lindsay Duncan) est un pur régal.
ROME de Kevin McKidd et Ray Stevenson

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