Les Yeux au ciel - Alex Beaupain - Interprété par Louis Garrel (BO du film)
29.5.07
Chanson d'amour
Les Yeux au ciel - Alex Beaupain - Interprété par Louis Garrel (BO du film)
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28.5.07
La fourmi et le bouton
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Au ciel
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26.5.07
Mikado
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25.5.07
24.5.07
La jeune fille amoureuse
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Rome au deux visages
Une vision beaucoup moins glamour et propre de la Rome Antique que celle proposée par Cléopâtre. Dans la série, produite par la chaîne américaine HBO, tout n'est que violence, noirceur et sulfureux. Lutte de pouvoir, corruptions et manipulations, alliances et désalliances, tous les personnages sont voilés par cette noirceur crasse. De complots en assassinats, d'intérêts personnels en guerres civiles, la vision de la grandeur d'une Rome idéalisée en prend un bon coup dans l'imaginaire.Le grand coup de force de cette série est de mêlé intimement la petite histoire à la grande Histoire, la chronologie historique servant de trame et de feed back. Les personnages de fiction côtoyant les personnages historiques avec réalisme. D'après le spécialiste qui a suivi ces douze épisodes de la saison 1 avec nous, les faits sont plutôt bien respectés et la reconstitution de la ville proposée ici est assez cohérente avec la réalité.
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Prière
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22.5.07
21.5.07
Cleopatre, fille du Nil
Il m'a dit :
L'ouvreur en nous donnant l'accès à la salle nous dit avec le sourire, l'entracte sera de 15 minutes. Un entracte? Pour un film? Mais où a-t-il bien pu m'embarquer? Devant ma mine surprise, il a de nouveau souri content de son effet. Bien, je dispose d'un autre élément qui pourtant ne m'avance pas beaucoup. Le film sera long.
Assis dans la grande salle, j'observe le public très particulier de la Cinémathèque. La moyenne d'âge est relativement élevée, rajeunie pourtant par quelques garçons pas comme les autres ©. Je me dis qu'il doit s'agir d'un film ancien sans savoir trop pourquoi je me fais cette réflexion. Il reste intraitable et ne veut rien me dire de plus que tu verras. C'est un film qui a été réalisé avant ma naissance me dit-il en continuant à s'amuser de son petit jeu. Le spectre des possibilités est encore trop large. Le goutte à goutte de ses indices n'est pas là pour calmer mon impatience et ma grande curiosité qui va être mise à rude épreuve jusqu'à la révélation finale.
La salle s'est plongée dans le noir. Les brouhahas de bavardages se sont apaisés. Le grand écran s'est allumé sur un fond grisâtre, sans images. Une musique s'est élevée. Le film commençait. Pendant cinq bonnes minutes, j'ai fixé l'écran vide, ne voyant que la musique pompeuse et orientalisante Mais qu'était-ce donc que ce film là. Le Sage me souffle qu'il s'agit de la musique d'ouverture du film, comme pour un opéra. Je sens déjà poindre une grande fresque romanesque. Soudain, un thème musical me fait comme un déclic. Je pense que je viens de deviner le titre du film qui va se jouer devant nous.
Et puis, semblant surgir d'une antique fresque, elle surgit devant mes yeux sur l'immense toile de l'écran : Elisabeth Taylor is Cleopatra, a film by Joseph L. Mankiewicz.

Je voyais enfin le film qui m'a fait le plus rêvé quand j'étais jeune gamin, quand je m'extasiais devant les beautés de l'Egypte pharaonique. J'ai vu des images, des extraits du film mais jamais l'oeuvre complète. Et là, j'y étais. J'allais enfin suivre le destin tourmenté de la dernière Reine d'Egypte.
Cette longue attente aura été bénéfique. Quel bonheur ! Quel pied ai-je pris devant ce grand film spectaculaire ! Grandiose, à deux doigts du grandiloquent hollywoodien quand ils évoquaient l'Antiquité. Tout y est beau, monumental, colossal et propre (même les gens du peuple sont beaux).
La magnificence de l'entrée de Cléopâtre à Rome. La force de la bataille d'Actium. Le gargantuesque festin dans le gigantesque navire de Cléopâtre. La grande déclaration d'amour tellement osée pour cette époque. Le minois plein de jeunesse bravache de Lyz Taylor. Son clin d'oeil mutin qui fait fondre le plus dur des hommes.
Cléopâtre - Joseph L. Mankiewicz
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20.5.07
Sous le ciel de Paris # 16
Dimanche 20 mai. On se croirait un jour de Toussaint. Déprimant. Surtout en repensant à ma petite soeur qui s'envolait ce matin vers le soleil de Cuba.
Pendant ce temps là, je regarde, par la fenêtre, tomber cette pluie froide qui a mangé le beau paysage de Paris, en me disant que, bon sang, demain, c'est la reprise du travail. Un temps à la hauteur de mon spleen.
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Cinéphilie
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Triste Compagne
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Comment rester de marbre?
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19.5.07
Trompettes pour le Moineau Glorieux
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Libellés : A l'objectif
17.5.07
Quitte ou double
Pour la magnifique musique de Zbigniew Preisner et le sublime concerto en mi mineur. Pour la mise en scène époustouflante de Krzysztof Kieslowski. Pour la beauté de la scène des marionettes et pour la poignante scène du concert (celle de la vidéo). Pour la lumière tantôt douce tantôt criarde mais toujours filtrée. Pour le joli appartement de Véronique. Pour les deux histoires simples et simplement belles, et même si le lien entre elles est trop ténu. Pour la magie de l'ensemble de ce film et même si le sens profond m'échappe sans aucun doute. Pour tout cela, j'ai aimé voir La Double Vie de Véronique.
Pourtant, une question me vient à l'esprit. Pourquoi Irène Jacob a obtenu le prix d'interprétation féminine à Cannes en 1991 pour ce film? Franchement !
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Sous le ciel de Paris # 15
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Libellés : Sous le ciel de Paris
16.5.07
Au rayon des rencontres
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De la marche à la palme
Ce soir, le 60ème Festival de Cannes sera déclaré ouvert par l'actrice taiwanaise, Shu-Qi et le metteur en scène Manoel de Oliveira, couple improbable et énigmatique. Les flashs des photographes crépiteront tout au long de la montée des 24 marches du Palais du Festival pour accompagner dans une haie lumineuse le m'as-tu-vu festivalier. Les strass et les paillettes des jolies robes des jolies actrices sponsorisées par les plus grandes marques de la haute couture. Cannes n'est pas qu'un haut lieu du 7ème art c'est aussi une grande foire commerciale où les stars ne sont que des VRP de renom. Evolution pas si heureuse de l'artistique vers le tout commercial et rentable. Bref.
Cette fois encore, il y aura bousculade pour tenter d'apercevoir, entre les rangées de gardes du corps, Catherine Deneuve et Elodie Bouchez qui défendront les couleurs du film de Gaël Morel, Après Lui, à la Quinzaine des réalisateurs. Brad Pitt et toute sa bande de copains d' Ocean's 13 de Steven Soderberg (prions pour que ce soit moins bavard que le 12). Jude Law, Nathalie Portman, Norah Jones et Rachel Weisz qui essuieront les plâtres dès ce soir pour la présentation de My Blueberry Nights de Wong Kar-Wai. Chiara Mastroianni, Louis Garrel, Ludivine Sagnier pour Les Chansons d'Amour de Christophe Honoré. Même Alain Delon qui après avoir craché dans la soupe a daigné accepter l'invitation de Gilles Jacob; mais qui se soucie encore d'Alain Delon?
L'ouverture du festival va aussi signifier la fin des vaches maigres dans les salles de cinéma de l'Hexagone. Les quelques sorties cinématographiques simultanées vont vite balayer le vide intersidéral et la pauvreté de la production qui a déboulé sur les écrans depuis deux mois. Les producteurs ont bien récuré les fonds de tiroirs, espérons un peu de plaisir renouvelé dans les salles obscures.En tout cas moi, à 20h00 pétante, je serais devant la télévision pour entendre la fameuse et devenue mythique phrase : "je déclare le 60 ème festival de Cannes ouvert" sous les applaudissements d'un parterre de dentelles et de décolletés de chair rose ou bien encore de smoking sombres et de chaussures bien cirées.
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Une perle de douceur
Bon ! Je sais la vidéo n'est vraiment pas terrible. Mais il faut faire abstraction. Fermer les yeux et laissons nous emporter par ce magnifique air des Pêcheurs de Perles. Laissons nous flotter sur les vagues ondulantes de cette voix (ici celle de Alain Vanzo) chantant les louanges et la beauté d'un amour éternel.
Je crois entendre encore - Les Pêcheurs de Perles - Georges Bizet
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Eric
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Constatation # 136
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15.5.07
Omar Porras met en scène à la Comédie Française
On se sent bien petit quand on entre à la Comédie Française. Ecrasé par les moulures et les stucs; les dorures et le lustre; les tentures et les statues. Impressionné par ces portraits des acteurs passés au nom glorieux; par les profils des auteurs glorifiés du Théâtre Français. Subjugué par le siège élimé et décapitonné de Molière dans lequel il joua le Malade Imaginaire.Je fus tout penaud pour ma première visite dans ce lieu mythique. Ebloui par l'aura que dégage ce lieu. Petit bonhomme intimidé dans la rotonde qui sert de hall de théâtre, j'ai imaginé les longues robes chatoyantes des galantes des siècles passés qui venaient se montrer aux premières des pièces de La Fontaine, de Marivaux ou de Musset, flottantes comme des nuages colorées dans ce vaste espace dédié au théâtre classique.
Il ne faut pas croire qu'à la Comédie Française, on s'endort systématiquement. L'idée toute faite de l'acteur déclamant à haute et intelligible voix sur un ton d'outre tombe dans des decors poussiéreux (enfin l'idée que j'avais du comédien de la Comédie Française). Bah non finalement. Omar Porras a su apporter sa patte pleine de fantaisie et si particulière à Pedro et le commandeur de l'auteur espagnol Felix Lope de Vega. Ici, cette tragi-comédie est magnifiée par des décors ahurissants. Les acteurs jouent avec des masques à la manière du théâtre d'Extrème Orient ou du théâtre de marionnettes. Un éblouissement total, tant dans le texte que dans les images. Un régal des sens comme je ne m'y attendais vraiment pas. Un moment de magie jubilatoire.
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Radotage
L'une :
- Mais pourquoi ils prennent tant de temps pour regarder une photo? On attend nous...
L'autre :
- C'est parce qu'ils ne connaissent pas Paris, comme nous. Ils cherchent à reconnaître où ont été prises les photo.
La première :
- Ils ne sont pas prêts de reconnaître ! Tout ça a disparu.
La seconde :
- C'était la belle époque...
La première :
- Oh ! C'est où ça?
La seconde :
- Mais c'est la galerie du Grand Cerf.
La première :
- Ca a été détruit aussi ça.
La seconde :
- Mais Edith ! Arrêtez de dire des conneries...
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Eric
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Inspiration
Rien que pour les yeux liquides et limpides de la très jolie Valéria Golino. Rien que pour les bras de cet adolescent mal dégrossi mais qui qui porte tellement d'amour en lui. Pour le jeu de ce petit bonhomme de 11 ans, plus vrai que nature. Pour les paysages arides de la Sicile comme le sont ses habitants. Pour ces images merveilleuses de beauté et de poésie. Pour la mer si bleue. Pour l'émotion qu'il a déclenché en moi. Pour Francesco Casisa, ce jeune acteur débutant dans ce film, déjà si attendrissant. Pour Vincenzo Amato qui transpire l'amour mal dégrossi.
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14.5.07
Twins Bernard
Fabien Prioville avait disparu de la troupe du Wuppertal Tanz Teater sans laisser d'adresse, nous laissant quelque peu orphelin. Et puis, soudain, au détour de YouTube, on découvre ce petit moment vidéo chorégraphié par notre Fabien. Exaltant.
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Eric
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Le Paris d'Atget
Pour voir Paris patiné par les années. Un Paris disparu qui semble tellement improbable pour notre regard contemporain. Avec cette exposition Eugène Atget (1857 - 1927) sur le site Richelieu de la BNF, c'est comme aller voir une exposition d'un avant-gardiste donnant sa vision d'une ville, un peu de la science fiction. Pourtant Atget a été le témoin vivant de ce Paris oublié. Ces clichés sont alors autant de documents historiques d'une ville qui n'est plus. Il a immortalisé des métiers disparus, l'impression "village" du Paris de la fin du 19ème siècle. Ce n'est plus la vision monumentale de la capitale qui est mise en lumière mais bien le Paris populaire; celui des rues et des marchés; celui qui ferait presque penser que Paris n'était, à bien des égards, qu'un gros village. Les Parisiens photographiés qui peuplent les rues figées de la capitale, vagues silhouettes floues qui traversent les photographies, sont autant de fantômes du passé, d'attirantes chimères qui nous invitent à découvrir leur Paris.L'intérêt ne réside pas vraiment dans la technique du photographe (enfin, à mon avis) mais bien dans le charme désuet des sujets, de la couleur sépia; dans la vision quotidienne qu'il donne de Paris. Un Paris de cates postales sans doute. Un Paris où les rues étaient encore pavées et embouteillées par des voitues à bras. Un Paris où les vendeurs ambulants ressemblaient encore aux colporteurs.
Exposition : Atget, une rétrospective - Bibliothèque Nationale de France (Site Richelieu) - Jusqu'au 01/07/2007
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13.5.07
La vie continue
A mi chemin entre documentaire et fiction, ce film est une étrangeté pour moi. Ce genre de film très contemplatif qui aime filmer longuement et en gros plan le visage de ses acteurs ou bien un tas de pierres qui doit avoir une valeur symbolique qui m'est hermétique. Et des tas de pierres, il y en a dans ce film. Beaucoup...Une ville chinoise, deux fois millénaire, va finir engloutie par les eaux de l'immense barrage des Trois Gorges. La ville est en complète déconstruction. Des milliers d'ouvriers arrivent dans cette ville pour la détruire, brique par brique; pierre par pierre, à la force de leurs bras et de leur masse. Parmi eux, San Ming qui a fait un long voyage pour revoir son ex-femme et sa fille qu'il n'a pas revues depuis 16 ans. Recherche lentes, entre deux coups de pioche. Perte de repère dans une ville qui n'en est presque plus une. De l'autre coté du fleuve qui gonfle jour après jour, Shen Hong cherche son mari disparu depuis deux ans, parti un jour pour cette ville en ne lui laissant qu'un numéro de téléphone erroné. Recherches farouches dans le passé d'un homme qu'elle ne reconnaît plus.Deux êtres en quête de l'autre disparu ne se croisent jamais directement (ou très furtivement l'espace d'un plan) mais leurs histoires sont mises en juxtaposition par des éléments irrationnels (une soucoupe volante qui traverse le ciel, un immeuble qui s'envole comme une fusée...) qui doivent avoir une valeur symbolique mais... (etc., etc.). La fiction prend souvent du recul face à l'aspect documentaire (l'agonie annoncée d'une ville et la déstructuration d'une sociabilité urbaine) mais lorsqu'on s'y attend le moins, un excès de fiction, de science fiction parfois même, ramène le propos du film sur les deux personnages.Le film n'est pas forcément très facile d'accès, habitués que nous sommes, à l'action échevelée cinématographique, mais il reste un moment envoûtant du fait de son inclassibilité.
Still Life - Jia Zhang Ke
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Eric
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12.5.07
e-conne
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11.5.07
Sur un refrain léger
Une opérette d'Offenbach. Une tranche de plaisir simple. Grivois, moqueurs, populaires et d'une modernité déconcertante, ces opérettes sont des recueils de chansons aux textes simples et aux mélodies légères qui vous trottent dans la tête longtemps après le spectacle (et d'autant plus si vous avez un Sage E. à la maison). Sous ces faux airs de petits spectacles de cabarets aux livrets d'une simplicité (pauvreté?) désarmante, se cachent en fait des satires féroces contre le pouvoir en place; des pamphlets contre les abus des classes dirigeantes; règlements de compte personnalisés. Populistes et populaires, ces oeuvres là connaissent une renaissance intéressante grâce à de petites troupes professionnelles ou amateurs qui mettent en exergue la modernité de ce génie art mineur de la culture classique.Avec ou sans moyens; dans le pur respect de l'oeuvre originale ou transposé dans un univers plus contemporain, les opérettes d'Offenbach sonnent toujours comme des échos d'un passé qui se répète à l'infini.
Du moment que l'oeuvre ne soit pas dénaturée au point de ne plus ressembler à rien, sous prétexte de faire du théâtre populaire (dans le genre TF1 ou M6), comme l'a fait récemment Savary à l'Opéra Comique avec la Périchole, flirtant avec le mauvais goût, le vulgaire et responsable d'un massacre majeur de l'oeuvre.
Heureusement, les livrets fourmillent déjà tellement de ressorts comiques que les metteurs en scène n'ont plus qu'à imprimer leur touche personnelle à l'oeuvre sans la dénaturer. Repensons avec émotion à cette mise en scène magistrale de La Belle Hélène mise, par Laurent Pelly au théâtre du Châtelet, qui replaçait les aventures mythologiques de la plus belle femme de Grèce dans les années 1930. De grands moyens, de grandes voix au service d'une des oeuvres les plus drôles d'Offenbach.
L'excès de moyens n'est pas forcément une obligation pour réussir une bonne mise en scène d'une opérette d'Offenbach. La Compagnie Les Brigands (créée en 2000) l'a déjà prouvé à maintes reprises en jouant sur la scène du Théâtre de l'Athénée, Geneviève de Brabant en 2002 ou les Brigands en 2007. Là encore, grand respect de l'oeuvre. Les mises en scène de Stéphane Vallé et Loïc Boissier sont de petits bijoux d'ingéniosité qui jouent en toute simplicité sur le second degré des livrets.
Avec encore moins de moyen, la petite troupe de Oya Kephale qui existe depuis 1995, apporte à leur mise en scène une ambiance de spectacle de fin d'année qui peut donner l'impression d'un grand amateurisme "cheap" certes mais aussi et surtout d'une grande fraîcheur et d'un amusement communicatif, comme le prouvait, hier soir, ce spectateur, qui aux dernières notes de Barbe Bleue, s'est levé avec un enthousiasme débridé et hurlait son plaisir en demandant une standing ovation. Du vrai spectacle populaire dans le plus noble sens du terme, celui qui invite au plaisir de la découverte d'une oeuvre avant tout conçue pour s'amuser; celui qui voit évoluer sur scène des artistes enthousiastes prenant plaisir à faire vivre la pièce après de longs mois de travail et de préparation.
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Eric
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15:06
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Polygame barbu
Le Sire de Barbe Bleue :
C’est un Rubens !
Ce qu’on appelle une gaillarde,
Une robuste campagnarde,
Bien établie en tous les sens !
Elle n’a point ces mignardises
Qui m’ont fatigué des marquises !
C’est un Rubens !
C’est un Rubens !
Une grosse et forte luronne,
Qui lorsqu’un amant la chiffonne,
Se défend à grands coups de poings !
Elle est robuste, elle est naïve,
Sa grâce est quelque peu massive !…
C’est un Rubens !
Acte 1 - Scéne 11
Barbe Bleue - Jacques Offenbach - Compagnie Oya Képhale - Asnières Sur Seine
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10.5.07
A la carte # 7 - La Perdrix
Il fallait bien trouver un endroit où manger si nous voulions visiter La Ferté Bernard. Nous aurions pu aller au MC Donald du coin, mais bon ça ne fait pas très repas du dimanche midi avec papa et maman. Quelques recherches effrénées sur Internet et un restaurant ressort, La Perdrix. Ca me fait penser à un repère de chasseurs mais les critiques insistent sur l'excellente nouvelle cuisine française qu'y est proposée. Et bien soit, réservons ! Nous serons 4, merci.Pour commencer, pas très facile de trouver la rue de Paris, là où se situe le restaurant. Mais il faut dire que sans regarder un plan, dans une ville qu'on ne connaît pas, il n'est jamais très facile de s'y repérer. L'établissement est un trois en un : hôtel deux étoiles, restaurant et un accueil bar. Grands murs extérieurs blancs sans cachet ostentatoire, une longue baie vitrée éclairant la salle à manger. L'intérieur est à l'identique mais l'ambiance y est tout à fait différente. Un accueil impeccable par un grand jeune homme charmant, tout de noir et blanc vêtu. Il nous indique d'un ample et gracieux mouvement de bras l'entrée de la salle à manger dans laquelle nous le suivons bien volontiers.Le ton est donné, le service se veut résolument classieux et chic, dans la grande tradition de la grande restauration française. Je sens aussitôt ma mère se figer. Elle ne se sent pas à l'aise et a peur de faire LA boulette. Pourtant le cadre ne s'y prête pas beaucoup à ce ton guindé. La salle du restaurant est clinquante et ordonnée, pourtant il y a un manque singulier de caractère et d'authenticité. Tout y est neuf; les plantes sont en plastique; la peinture est blanche et fonctionnelle mais avouons le pas très jolie. Le décalage entre le service et le cadre fait d'abord un peu sourire mais au final, ce dernier sait se faire oublier.Deux types de menus à la carte, le menu « découverte » et son plus copieux copain, le gastronomique. Menus entre 26 et 36 euros, ce qui est plus qu'abordable. Un large choix dès le menu découverte proposant, entrée, plat et dessert avec l'entracte sorbet à la pomme entre l'entrée et le plat. Pointes d'asperges vertes sur oeuf poché; tranches fines de saumon fumé marinées ou bien encore terrine du chasseur et son coleslaw et ses oignons confits. Magret de canard sur pyramide dauphinoise, queues de langoustines gratinées ou bien encore la traditionnelle pièce de boeuf grillée. Des plats qui ne font pas très nouvelle cuisine mais une plus qu'honorable cuisine française fine et savoureuse. Les plats sont dressés dans des assiettes originales et servies avec le sourire du charmant garçon de service; un large plus pour le restaurant.Finalement, pas de chasseurs crottés mais plutôt la clientèle bourgeoise de La Ferté Bernard. Une bonne table où l'on y mange bien mais qui manque peut-être un peu trop de simplicité pour que ce soit un endroit où l'on s'y sente bien. Quoique avec le jeune et charmant serveur...La Perdrix - 2, Rue de Paris - 72400 La Ferté Bernard - 02 43 93 00 44
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Eric
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Portrait Officiel
Photo Annie Leibovitz
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Eric
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Faux espoir
Dimanche, j'ai bien cru que le futur président serait un camembert !
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Eric
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Soirée électorale
Dimanche 6 mai - 18h50 - France 2
La météo de la pauvre Nathalie Rihouet a été balancée en 30 secondes entre de larges pages de publicités de quatre minutes trente. A croire que les Français n'en ont rien à cirer des prévisions météorologiques de la semaine à venir. Ce qui les intéresse c'est plutôt les prévisions des cinq années à venir.
David Pujadas et le sourire d'Elise Lucet apparaissent sur les écrans. La grande soirée électorale est lancée. Il commence fort le david. Avec un ton de conspirateur et le sourire grave il annonce : " nous savons qui sera le futur président de la République, mais comme nous l'impose la loi française, nous ne pouvons rien dire avant la fermeture des derniers bureaux de votes; pas avant 20h00 ".
Mouais ! Quel est l'intérêt de le dire alors?! Franchement. C'est quoi ces annonces à deux balles qui ne servent à rien sauf peut-être à allécher le spectateur.
Le reste de cette heure est du même tonneau. Des reportages en direct live, dans les différents quartiers généraux des deux candidats avec commentaires pertinents et analyses de fond à toute épreuve : " comme vous pouvez le constater, beaucoup de monde dans la rue de Solferino, où chacun attend ici, la fin du suspens insoutenable" avec images fortes de jeunes gens en liesse faisant des gestes désordonnés de leur main droite tandis que leur main gauche maintient un portable collé à l'oreille. Même images mais couleurs différentes, rue d'Enghien où "il y a beaucoup de monde ici. Beaucoup attendent avec impatience 20h00 et le résultat de ce suspens intenable".
Pujadas, en fin journaliste qu'il est, remarque très finement que les supporters socialistes sont plus euphoriques (on sentait le clin d'oeil appuyé mais réprimé) que ceux, fervents admirateurs, de l'Identité Nationale. Ce que dément avec force le journaliste de la rue d'Enghien, tandis que celui de la rue de Solferino en rajoute une couche en annonçant qu'ici "on entend des sifflets dès que les images de Sarkozy apparaissent sur le grand écran où est diffusé la soirée spéciale de France 2".
De son côté, une autre journaliste, en direct du plus grand bureau de vote du 14ème arrondissement, tente d'élever le débat en faisant remarquer que les Parisiens ne se sont pas déplacés en masse entre 14h34 et 17h58 mais que depuis, ça va mieux.
Pujadas rebondit avec des tableaux comparatifs sur tout et n'importe quoi : les taux d'abstention depuis le début de la Vème République, les estimations des reports de voix des candidats vaincus au premiers tours, la couleur du cheval blanc d'Henri IV et bien sûr qu'est ce que va dire le ou la vainqueur de cette journée d'élection. Le tout commenté par deux spécialistes qui sous des airs pompeux et gaves ne font que reprendre les chiffres du tableau : " et oui, il semblerait que le cheval d'Henri IV était blanc à 56% mais il y a une zone d'incertitude tout de même par rapport à 2002..."
19h45. Un compte à rebours vient de s'afficher en haut à gauche de l'écran, tandis qu'un drapeau tricolore masque une photographie du palais de l'Elysée. On aurait presque l'impression d'entendre la petite musique énervante du décompte des secondes. Une mise en scène à la "24 heures chrono", mais sans Jack Bauer qui est aux abonnés absents pour sauver nos pauvres vies du désastre imminent qui nous menace tous. Dans moins de quinze minutes, nous saurons qui se cachait derrière les trois couleurs de la République.
Et ça cause et ça glose et ça s'écoute parler vainement. Les premiers invités arrivent, le sourire posé et figé de rigueur. Dans moins de 30 secondes, nous nous enfouissons encore plus dans l'opposition.
Ennuyeux ce vide abyssal. Pourquoi gâcher autant avec tellement de rien, de non dit, de mot sans sens. J'aurais pu changer de chaîne mais j'aurais eu les mêmes propos vides sur la sarkozienne TF1 (mais avec plus de moyens) ou sur la régionale France 3 (mais avec moins de moyens). Et comme il n'était pas question que je regarde l'abêtissante M6, il a bien fallu attendre les vingt coups du glas sur cette chaîne là.
Pourquoi France 2 joue t-elle sur les mêmes plates-bandes que sa concurrente privée? Pourquoi jouer ce faux suspens échevelé qui sonne tellement creux? Est-ce qu'une soirée électorale se construit sur le même canevas qu'un épisode d'une pauvre série française? Le but d'une soirée de cette envergure là pour une chaîne publique est-il l'analyse où l'obtention de la plus grosse part d'audience?
Tout ça, en plus, pour constater que nous n'avions plus que nos yeux pour pleurer sur notre désillusion partisane. Franchement, si cela était à refaire, j'aurais préféré aller au cinéma. Quitte à payer pour être déçu, au moins, j'aurais su pourquoi je perdais mon temps.
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Eric
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Retraite fourée
Ce que dit
Eric
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6.5.07
Constatation # 135
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Eric
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Libellés : Ce que je constate
5.5.07
L'Oiseau qui contait...
Ce matin, j'ai réalisé un de mes rêves de grand enfant.Ce matin, j'ai vu Le Roi et l'Oiseau de Paul Grimault. J'ai enfin pu admirer le bel Oiseau bavard et malin au plumage coloré; le roi tyran de Takicardie Charles V-et-Trois-font-Huit-et-Huit-font-Seize; les deux tourteaux, la bergère et le ramoneur. J'ai vu le magnifique château, l'usine impressionnante, le grand géant de fer.
J'ai enfin vu le film culte qui a tant impressionné et marqué Hayao Miyazaki et les influences sont vraiment indéniables.
J'ai vu le film et j'ai été très sage. Beaucoup plus que ces deux petits têtards de cinq ans qui ont chahuté pendant tout le film. Petites têtes blondes inconscientes de la chance qu'ils avaient de voir ce film.
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Eric
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4.5.07
Les nuits de pleine lune.
Les rêves perturbants des nuits de pleine lune. Ces rêves impensables mais qui ont pourtant le goût trop piquant de la réalité. Ces rêves qui perturbent au point de vous assurer, que celui qui dort à côté de vous, est bien là et se porte bien, quitte à le réveiller. Ces rêves où on voit, entend, perçoit trop violemment, au point de vous sentir témoin et acteur de votre rêve, les deux entièrement emmêlés. Ces rêves qui virent trop facilement vers le cauchemar.
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3.5.07
Araignée azimutée
L'homme araignée continue de grandir. Ses faramineux pouvoirs en font la coqueluche de New York City. Il aurait même tendance à prendre la grosse tête le jeune homme. Il est loin le jeune gars gauche et timide qui découvrait avec horreur ses nouveaux supers pouvoirs. La popularité, l'amour, ça vous fait gonfler le melon, vitesse super grand V.Comme il est amoureux, il veut épouser sa Mary Jane d'amour qui vient de se prendre une belle pelle professionnelle sans que son benêt de chéri sans rende compte tout préoccupé qu'il est par l'immense honneur que lui fait la Ville de New York. Il fanfaronne égoïstement. Un peu l'impression que plus il devient adulte, plus il devient immature
Pourtant les supers menaces sont toujours bien présentes pour notre super héro. Un homme particularisé devenu tas de sable sur pattes; son ex meilleur ami qui crie haut et fort la vengeance familiale dans son costume de Bouffon Vert; une substance visqueuse venue des étoiles qui modifie le comportement de façon radicale; un journaleux boutonneux mais teigneux. Tout cela promet de beaux moments tout en synthèse 100% naturel.
Et on n'est pas déçu du résultat. Les combats sont impressionnants de réalisme. Les ressorts dramatiques, même si parfois artificiellement amenés, arrivent toujours au bon moment pour relancer encore plus fort le récit. Les acteurs sont toujours aussi bons. Tobey Maguire en premier lieu qui de gringalet en quotidien devient un superbe super héro. La toujours épatante Kirsten Dunst toute en incertitude et en souffrance contenue (ah bah oui ! Pas facile d'être la copine d'un super héro). Le joli James Franco (régal des yeux ce garçon là) et le petit nouveau Topher Grace (le Eric de That 70's Show) dans un rôle à contre emploi.
Ce troisième opus est moins sombre que les précédents. Il surfe beaucoup plus sur l'humour et l'autodérision du super héro (magnifiques scènes de mauvais garçon qui n'est pas sans rappeler le défilé des mauvais garçons dansant des rues de West Side Story). Pourtant, il ne perd pas en efficacité. Un très bon moment de cinéma populaire bien ficelé et qui ne se prend pas la tête outre mesure.
Spiderman 3 - Sam Raimi
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Eric
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Les cris de la ville
Mais bien vite, les cris de la ville me rappellent à la réalité. Ceci n'était qu'un doux rêve de vacances prochaines. A l'heure qu'il est, mon quotidien est Paris. Et sa brutalité matinale me frappe les tympans comme une grande claque dans le dos que je n'avais pas vu venir.
Le cri des klaxons des voitures trop pressées. Les cris des élèves qui se dirigent vers leurs classes poussiéreuses. Le cri du bus gêné dans sa lente progression. Les cris de l'ambulance gênés dans sa rapide progression. Le cri des marteaux piqueurs qui défoncent et défoncent encore et encore les trottoirs. Le cri des mobylettes qui pétaradent à tout va dans les caisses de résonance des immeubles encastrés. Le cris du camion poubelle qui me fait penser à une goule infernale poussant son hurlement strident à chaque fois qu'elle a ingéré les déchets des boites vertes. Le cri de la ville, longue plainte de fureur mécanisée, plus intense et concentré que jamais. Presque insupportable. Les cris de la réalité quotidienne qui laisse peu de place à ceux du rêve. Où est le cri du coq qui salue le retour du jour? Celui de la vache qui appelle les mains expertes du fermier? Où est le cri joyeux de la cloche de l'église de village qui égrène les heures? Où est le cri du moineau joueur qui répond au cri du merle tapageur?
Dans ma tête sans doute. Souvenirs idéalisés d'une campagne idyllique. Le réel besoin de se mettre au vert et de se reposer. Bientôt. Bientôt, ces cris là seront redevenus réalité tandis que les cris de la ville seront devenus un lointain souvenir.
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2.5.07
Le ronfleur
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Eric
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La glousseuse
On la sent arriver avant même de la voir, la glousseuse. On l'entend.La glousseuse a la particularité de rire de tout et de rien. Un mot, un rire. Pas de mot, un rire. Un vent, un rire. Un rire nerveux qui hésite entre le bêlement d'une chèvre qu'on aurait oublié de traire et le cri de la hyène à qui on a marché sur les pattes. Un rire qui respire la profondeur d'âme, surtout le petit renâclement de gorge qui fait la transition entre deux rires, comme un enfant imitant le cri du cochon. Un rire qu'on a envie d'étouffer avec une bonne couche de ouate.
Observons cette jeune fille, une glousseuse, dans le train en partance pour Nantes. Elle cherche sa place. Elle demande à son ami :
- C'est où qu'on s'assoit?
- Ben sur un siège !
Elle fait résonner un puissant et tonitruant rire qui s'entend, à mon avis, jusqu'aux abords de Nantes. Les mouettes elles même ont cru reconnaître une des leurs. Et lorsqu'elle arrive à hauteur de sa place (juste à côté des nôtres) et qu'elle voit deux personnes assises, sans ménagement elle dit :
- C'est notre place.
Et elle rajoute pendant que ces deux personnes s'en vont vers d'autres wagons (les veinards) :
- C'est dingue ça ! Les gens y savent pas lire leur siège ou quoi...
La glousseuse respire la gentillesse. Elle tortille souvent le bout de son doigt dans une mèche de cheveux et penche la tête au fur et mesure qu'elle enroule ces cheveux. Elle a alors le regard vide et la bouche entre ouverte. Il parait qu'elle réfléchit. C'est ce que pense, en tous cas, l'ami de notre amie glousseuse du train.
- Tu penses à quoi?
Elle le regarde bovinement. Et lorsque la question a fini par percuter un neurone. Elle rit (cause à effet?). Ca sera sa seule réponse. Mais au bout d'un moment, elle reprend pied dans la réalité :
- On fait quoi?
- On prend le train !
Oui, je sais ! Il faudrait dire aussi beaucoup sur le copain. L'adage, qui se ressemble s'assemble, n'a jamais été aussi vrai. Mais, elle, ça la fait glousser.
- T'es bête toi alors !
La perspicacité légendaire de la glousseuse...
- Oh ! J'ai une idée !
On sent que le reste du wagon n'en revient pas de cette affirmation et retient son souffle, attendant cette idée avec impatience.
- Si on jouait à la crapette !
Comme dans les mangas des années 80 qui passaient au Club Dorothée, on voit tous les voyageurs s'écrouler par terre devant cette idée faramineuse. Voila ce que s’est, aussi, de se faire de fausses idées.
Le copain répond très favorablement à cette idée (tu penses ! la bonne éclate en perspective) et sort un jeu de cartes de la valise qui se trouve sous ses pieds. Ce qui fait rire la glousseuse. Une partie infernale s'engage ponctuait par le martèlement des mains sur la tablette à chaque fois l'un ou l'autre gagne et par les rire brefs et nerveux de la demoiselle. J'attache solidement le Sage E. à son siège pour éviter qu'il ne se jette sur elle pour l'étrangler et j'augmente un peu plus le volume de mon walkman.
Au bout d'une bonne demie heure, la glousseuse en a marre. Elle s'ennuie. Elle aimerait bien regarder un film. Le copain, très obéissant, sort aussitôt un ordinateur portable et un DVD, avec la même difficulté que le jeu de carte, puisqu'ils se trouvent aussi dans la valise sous ses pieds. Elle glousse encore. Et se trémousse aussi. Elle est contente. Je remarque que quand elle est heureuse, elle fait comme nous faisions quand nous étions petiots mes soeurs et moi, quand la joie et l'excitation étaient à son comble, nous faisions ce que nous appelions "panier à salade" qui consistait à tourner nerveusement nos mains comme le geste qui accompagne le "ton moulin, ton moulin va trop vite". Nous le faisions, nous avions 10 ans. Elle le fait encore, elle en a bien 15 de plus.
Le film semble être passionnant et la passionne visiblement aux vues du nombre impressionnant de "panier à salade" qu'elle tourne. De temps à autre, un gloussement nous rappelle qu'elle est encore présente dans le train (comme si nous pouvions oublier). Elle lâche parfois un "c'est trop génial" ou un "c'est trop fort".
Mais à partir de là, elle passe dans une autre catégorie que le Sage E. a su décrire mieux que personne.
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Eric
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